Le transsibérien, un rêve de gosse

Le transsibérien, un rêve de gosse

Rien que le nom fait déjà voyager, on a presque l’impression de partir en le prononçant, le transsibérien… On dit rêve de gosse puisqu’on est incapable de se rappeler quand est venue l’idée, un jour, qu’on aurait envie de prendre ce train mythique. Après avoir rejoint la Mongolie depuis Moscou, par voie ferrée, on en redemande. A y regarder de plus près, ce train est un train de nuit que nous n’avons plus en France, c’est un peu le TER des Russes. Sauf que le leur traverse presque tout un continent… Il faut même changer d’heure pendant le voyage tellement c’est grand. Les voyageurs s’étonnent un peu de voir des étrangers apprécier le voyage, qui est pour beaucoup le moyen le plus économique de se déplacer d’une ville à l’autre dans leur pays.

Pour nous l’expérience a commencé à Moscou, gare de Iaroslavl, qui dessert tout l’est de la Russie. Après un contrôle rapide mais expert des passeports et des billets, nous découvrons la 3e classe du ce fameux train. 52 couchettes sont agencées dans le wagon, par carré de 4 en compartiment ouverts et de 2 dans le couloir. Nos recherches préalables nous avaient poussé à réserver les couchettes au milieu du train, coté couloir. Deux avantages s’avèrent exacts, le premier est que nous sommes éloignés des portes du wagon, mais avant tout, de celles menant aux sanitaires et au fameux et central samovar. Le second avantage, est que la couchette du bas est amovible et permet de révéler une table et deux places assises, très pratique pour manger et jouer aux échecs 😊

On nous confie le nécessaire pour faire notre lit à la montée dans le wagon, deux draps, une taie d’oreiller et une serviette, le luxe quoi. Les couchettes sont confortables, bien que mesurant 1,70 m et il fait plutôt bon dans le train. Hormis la taille de la couchette nous obligeant à dormir “pliés” Chloé et moi étant de toutes façons plus grands que la taille de la couchette, impossible de s’étirer de tout notre long. Mais passons, ce “désagrément” ne nous a jamais empêché de très bien dormir. Le ronronnement des machines et le léger balancement du train nous bercent très efficacement. Pour un dortoir de 52 personnes filant à 60 km/h en moyenne, le train, c’est même très calme !

A peine monté dans le train, tout le monde se met à l’aise. On sort claquettes et autres tongs pour se défaire des grosses chaussures mouillées de neige fondue. Les uns se mettent en pyjamas, les autres quittent leurs pantalons pour révéler leur jogging de voyage qu’ils ne quitteront qu’à leur arrivée à destination. Les plus téméraires n’enfilent d’ailleurs que leur veste par-dessus leur caleçon pour sortir fumer une cigarette lors des nombreux mais courts arrêts en gare.

On ne nous avait par mentis, du poisson séché est vendu directement sur les quais par des babouchkas du coin, parmi tous les autres produits de consommations utiles au voyage en train.

Nos deux premières nuits sont très agréables et le voyage passe plutôt vite. Nous emmenant à notre première destination, Tioumen.

Les quelques échanges avec d’autres voyageurs russes commencent souvent par un : “Mais ? D’où venez vous ?” Tantôt en anglais, tantôt en russe traduit par téléphones interposés. Nos voisins de couchettes sont toujours surpris que nous puissions aimer leur train, et leur pays.

Les journées dans le train sont assez semblables : contrôle à la montée, remise des draps, café ou thé chaud avec l’eau du samovar, petits biscuits, jeux et repas. Les repas se résumant à deux options qui s’alternent, l’une froide, l’autre chaude. La première est à base de pain, de saucisse (plus que de saucisson) et de fromage (de babybel plus que du fromage), avec un peu de chips et de l’eau, on se régale. L’autre option est le repas déshydraté, pas les rations lyophilisées des alpinistes et des cosmonautes, mais les nouilles déshydratées qu’il suffit de recouvrir d’eau chaude pour les rendre comestibles (on vous permet, c’est presque bon 😊) Et encore une fois, merci au samovar.

Les journées sont assez semblables aussi parce que le paysage ne change pas vraiment malgré les kilomètres parcourus. En effet, la Russie est très grande, mais elle est essentiellement recouverte de forêts de conifères et de bouleaux qui longent les voies du train. Rien de vraiment spectaculaire, si ce n’est cette immensité blanche qui pourrait paraître infranchissable et inhabitable, rendant ce paysage magique et incroyablement apaisant.

Le transsibérien étant plus une ligne de chemin de fer qu’un train, on s’arrête quand on le choisi (en prenant des billets reliant telle ou telle ville desservie). On doit parfois s’écarter du trajet actuel pour rejoindre des petites villes, qui étaient historiquement sur le tracé principal, mais qui en sont maintenant plus éloignées. C’est comme cela que nous avons rejoint Tobolsk par exemple. En poursuivant sur la ligne nous avons également découvert Novossibirsk et Irkoutsk, avant de filer vers la Mongolie pour notre arrêt à Oulan-Bator. Petite surprise du chef, qui peut-être très déroutante si on monte dans le train sans le savoir, ou sans s’en rendre compte : tous les horaires des trains russes sont à l’heure de Moscou, attention au décalage horaire ! Il faut bien penser à régler sa montre, parce que l’heure de la gare d’arrivée, elle, est bien à l’heure locale…

De Oulan-Oude en Russie à Beijing en Chine, nous sommes à bord du trans-mongolien, bye bye la Sibérie. Ce changement ne fait pas fondamentalement de différence, mais il y quand même quelques éléments à remarquer. Le transsibérien nous avait paru confortable, bien chauffé, accueillant. A la différence, le trans-mongolien était moins confortable, malgré les compartiments en 2e classe car il n’y à pas de 3e comme dans le train russe. En Russie, la 3e offre un matelas, alors que pour aller en Chine, la seconde c’est banquette dure…  Le train était plus froid, moins propre, moins accueillant. (Bon, on n’en a pris qu’un seul pour le moment, on n’en fait pas la règle !)

Mais on vous racontera la partie Mongolie/Chine plus tard !

Ceci nous permettant de dire que le transsibérien c’est une destination en soit, on va un peu quelque part tout en se déplaçant. Grandiose.

Notre billet Novossibirsk/Irkoutsk


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