À bicyclette dans la baie d’Halong terrestre

À bicyclette dans la baie d’Halong terrestre

Nous prenons le train depuis Hanoï pour rejoindre la province de Ninh Binh, afin de découvrir la région de Tam Coc, aussi appelée “baie l’Halong terrestre” pour sa ressemblance avec sa cousine ultra touristique plus au nord.

Ayant réservé un logement sur la localité de Tam Coc afin d’être au cœur de la région, nous devons prendre un véhicule pour y aller depuis la gare de Ninh Binh, ville principale. L’hôte de notre logement chez l’habitant nous organise cela et nous envoie un chauffeur. À notre arrivée, nous sortons du train, entrons dans la gare et découvrons alors le chauffeur portant une petite ardoise indiquant “Joseph Favre”. On a adoré ce moment. Ce moment où quelqu’un vous attend à l’arrivée dans un nouveau lieu. Oui, sûrement bizarre comme sentiment, mais on a adoré. Et puis c’est quand même la classe… 

Arrivés à notre hébergement pour les 2 prochaines nuits, c’est la maman de la patronne de la maison (hé oui, encore une femme cheffe !) qui nous accueille avec du thé chaud et des bananes et qui nous installe dans notre chambre avec balcon. Elle parle un peu français, nous échangeons quelques mots. 

Nous nous retrouvons le lendemain pour le petit déjeuner composé de délicieuses crêpes à la banane (ouais, c’est leur truc… et le nôtre aussi !) et de jus de fruits frais. 

La patronne de l’affaire familiale, Lan, vient se présenter à nous et nous présente, plan à l’appui, tout ce qu’il y a à faire dans le coin. Moyens de transport, prix, temps à passer sur place, tout est détaillé avec la plus grande précision. 

Nous optons pour deux vélos pour la journée, histoire de parcourir le coin tranquillement. En quelques coups de pédales, nous nous retrouvons tout seuls (à quelques buffles près) au milieu des pics karstiques qui se dressent dans cette vallée préservée. Entre les pics, des rizières, des maisons et des chemins. Chemins que nous empruntons pour découvrir plus en profondeur les environs. Les chemins se font de moins en mois goudronnés et de plus en plus boueux, ce qui causera quelques problèmes d’embourbage à mon vélo. 

Nous croisons un groupe de buffles qui prend un bain. Bain avec vue. Ces grosses bêtes ne sont cependant pas sauvages, elles ont chacune un propriétaire et sont attachées à une corde par les naseaux. Elles n’ont donc qu’une marge de mouvement réduite dans leur jacuzzi…

Nous marquons un premier arrêt à l'”attraction” (comme en Chine, beaucoup de choses sont nommées “attraction” ici, comme si on allait monter dans Space moutain) la plus connue du coin : Hang Mùa. Il s’agit d’un pic que l’on peut gravir pour observer la vue depuis son sommet. Les marches sont hautes et ça monte dur… Heureux d’être arrivés en haut, on observe la vue pendant que des mariés immortalisent leur amour et que des instagrammeuses européennes posent de dos face à la vue, dans leurs leggins leur galbant le derrière. La vue est belle (sur le paysage, pas sur le derrière précédemment cité), la rivière serpente entre les pics. 

Nous redescendons et récupérons nos vélos au “parking” tenu par un monsieur qui nous a fait nous arrêter à notre arrivée, nous faisant croire qu’après il n’y a plus de parking, petit menteur qu’il est. 

Nous remontons sur notre monture et repartons, sillonnant entre les rizières et appréciant la présence de vaches, chevaux et autres canards. Le paysage est sublime, on adore. 

Près d’une autre “attraction”, des “gardiens de parkings” tentent de nous arrêter pour garer notre vélo. Un monsieur s’est même offert un petit sifflet jaune (le même que celui qu’on offre à un enfant pour arbitrer le match de foot de son quartier) et n’hésite pas à se mettre au milieu de la route et à nous dire que nous sommes obligés de nous arrêter. Mais maintenant on connaît le spectacle alors on passe notre chemin ; on ne voulait de toutes façons pas s’arrêter ici. 

De retour à notre jolie maison, nous prenons un petit repos bien mérité et apprécions notre mal au popotin (le sujet est visiblement le thème principal de cet article), signe que nous avons enchaîné les kilomètres. 

Pour dîner, nous nous rendons dans la rue principale de la localité, clairement conçue pour les touristes étrangers. Nous optons pour un restaurant qui propose burgers et autres pizzas, comme quasiment tous les lieux du coin. C’est en sirotant sa bière et en croquant dans son burger que Joseph me lancera “ce tour du monde, c’est vraiment une grande idée !”. On a vu le lac Baikal, on est monté sur la muraille de Chine, on a visité des endroits incroyables et il me dit ça quand il mange un burger ; je sais maintenant comment lui faire plaisir Pour sa défense, il faut dire que ce burger est tellement bon qu’on le classe sur le podium des meilleurs burgers de notre vie. On reviendra même le lendemain pour passer la même commande, mais chuut, ça fait pas sérieux quand même. 

Après une nouvelle nuit dans notre chambre de rois et un nouveau petit déjeuner délicieux, nous partons découvrir la région via la rivière cette fois-ci, sur un petit bateau du port qui jouxte notre logement. Nous enfilons le gilet de sauvetage obligatoire (qui a plutôt la tronche d’un chasuble de cross de collège et qui en a probablement les mêmes capacités de flottaison) et montons sur le bateau, piloté par une jeune fille. Cette dernière, comme l’ensemble des autres rameurs.ses du coin rament avec les pieds. Incroyable dextérité ! Et l’avantage, c’est qu’on peut envoyer quelques messages et autres mails tout en faisant avancer son embarcation ! 

La balade est agréable, paisible… Nous passons sous des grottes pour ressortir de l’autre côté et découvrons l’agilité des petites chèvres du coin, qui se déplacent le long des pans des pics avec une aisance incroyable. Elles sont tellement haut, on a juste peur qu’elles tombent, mais non, elles tiennent bon ; de vraies petites athlètes ! Aux abords de la rivière, des rizières dans lesquelles ont aperçoit des travailleurs.ses.

En fin de balade, nous arrivons face à des femmes, chacune sur leur bateau, rempli de dizaines de fruits, boissons et autres chips à vendre. Notre bateau s’approche, une des dames s’y accroche et tente de nous vendre des produits que nous refusons. Elle insiste, insiste, jusqu’à nous demander d’acheter à boire à notre rameuse qui se dépense pour nous… Cette dernière nous fait comprendre qu’elle est d’accord. La vendeuse ajoutera des cacahuètes et autres gourmandises et nous demandera un prix indécent. Elle aura la moitié et la discussion sera close. La somme dépensé correspond à ce que nous avions prévu de laisser comme pourboire à notre rameuse, tant pis pour elle… La faute, certainement, aux nombreux touristes avant nous qui ne laissent pas un seul euro de pourboire à ces femmes qui gagnent si peu pour balader nos fesses (encore!) de touristes. 

Après avoir regagné la terre ferme, nous faisons un tour dans les alentours et rentrons profiter du petit coin de terrasse ombragée de notre “chez l’habitant”. 

En fin de journée, nous attrapons nos sacs, montons dans notre taxi, qui cette fois n’a pas de petite pancarte indiquant le nom de Joseph – on est un peu déçu – et arrivons à la gare. Nous montons dans le train, notre premier train de nuit depuis l’entrée dans le pays. Ça nous avait manqué depuis la Chine ! On s’assoit sur nos deux banquettes, mais mauvaise surprise : on ne peut justement pas s’asseoir, il faut s’arc-bouter pour rentrer. Peut-être que les vietnamiens, franchement plus petits que nous dans l’ensemble, peuvent, eux, s’asseoir… Qu’importe, il est déjà 21h39, l’heure de dormir. Direction Hué !



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