Parc national de Ba Be : le nord du Viêtnam au rythme des petits villages…

Parc national de Ba Be : le nord du Viêtnam au rythme des petits villages…

Décidés à découvrir le nord du pays et après de nombreuses recherches, nous décidons de nous rendre au parc national de Ba Be, qui semble être un bon compromis pour visiter le nord du pays sans être assaillis de touristes.

Nous nous levons donc tôt de notre hôtel d’Hanoï ce jour là, prenons rapidement notre petit déjeuner et faisons nos sacs pour partir. C’était sans compter sur Tony, le responsable de l’hôtel, qui aime fait le check-out de manière plus que sérieuse. Il nous fait donc une facture dans les règles de l’art, nous fait signer le document, y appose un tampon “payé” dessus, bref, si jamais on doit se faire rembourser par notre employeur, on a tout ce qu’il faut ; nous manque que l’employeur. Après de longues minutes passées à faire tous les petits papiers bien comme il faut, nous sortons enfin de l’hôtel et partons en direction du bus de ville qui nous conduira jusqu’à la gare routière où un bus local longue distance devrait nous emmener au bon endroit. Un détour échoué vers un distributeur de monnaie, nous arrivons donc à l’arrêt de bus. Après de looooongues minutes d’attente, un bus arrive, mais c’est la destination opposée qui est inscrite sur l’annonce lumineuse, on décide donc de ne pas le prendre. Bizarre, parce qu’il y a pourtant un arrêt de chaque côté de la route ; le conducteur avait sûrement du oublier de modifier l’annonce… Nous prenons donc le suivant, payons les 7000 dongs requis (environ 28 cents d’euros) et nous voilà en direction de la gare. 45 minutes plus tard nous arrivons à la gare. Il est 8h55, nous n’avons toujours pas d’argent. Nous nous rendons au pas de course au distributeur le plus proche. Argent en poche, nous nous dirigeons vers la gare et entrons à l’intérieur du ticket office. Impossible de comprendre quoi que ce soit. Il faut dire que l’équipe de notre hôtel à Hanoï nous avait déconseillé de prendre un bus local, “pas assez bien” pour nous, nous avait-elle dit. Il fallait visiblement préférer un minivan de touristes. Mais nous, on préfère les bus locaux, et pas que pour le prix, simplement parce qu’on aime aussi profiter de ce genre de trajet pour faire l’expérience de la vraie vie locale. Un monsieur nous accoste dans la gare, nous demandant où nous allons. Je lui montre, il me dit qu’il faut le suivre. Évidemment, on se dit que c’est bizarre… Il se trouve que c’est bien la bonne compagnie de bus qui nous avait été conseillée par nos hôtes du parc national et la bonne ligne, parfait. Il est 9h10 et nous montons à bord du bus, sans même se faire gronder. Pour être honnêtes, on s’était déjà fait à l’idée de rater le bus et de revenir le lendemain… Quelques secondes plus tard, le bus démarre. 

Le bus met beaucoup de temps à sortir de la ville. C’est en effet l’occasion pour la compagnie de récupérer d’autres clients. Le monsieur qui était venu nous chercher dans la gare reste dans l’ouverture de la porte du bus, ouverte, criant la direction à qui veut bien l’entendre. À son signal, le chauffeur s’arrête pour laisser monter les nouveaux passagers. Aussi, on récupère nombre de paquets pour faire le rôle de facteur et les déposer plus loin. On a même un carton dans lequel un tout petit chien aboie, sa tête sortie d’un trou initialement destiné à assurer sa respiration. Après quelques minutes d’aboiements, le carton et son petit habitant seront placés en soute… Au moins, c’est sûr qu’il ne nous dérange plus. Il sera déposé plusieurs kilomètres plus loin, toujours en vie. 

Vient le moment de payer, on nous demande 300 000 dongs pour deux, soit environ 12€. On est loin des 125€ de la voiture privée pour touristes… Le trajet se poursuit, les passagers descendent, d’autres montent, des colis sont récupérés et déposés. Il y a de la vie à bord de ce bus ! 

Nous passons le long des rizières, qui sont en eau ici, et les femmes (en écrasante majorité) plantent les brins qui ont poussé sous serres pour débuter la culture. Certaines rizières s’étendent à perte de vue, on adore le spectacle. 

Nous nous approchons de notre lieu d’arrivée, le petit village de Pac Ngoi. Quelques kilomètres avant le village, le bus s’arrête et nous invite à continuer le trajet en voiture, dont le chauffeur nous attend. Encore une fois on se dit qu’on se fait avoir, mais en fait, on comprend pourquoi : la route pour accéder au village est très étroite et toute cassée, le bus n’aurait clairement pas pu se frayer un chemin. À la moitié du chemin, nous voyons une file de voitures et autres scooters arrêtés. Notre chauffeur nous fait signe de prendre nos sacs et de sortir du véhicule. Il nous fait comprendre que nous allons devoir terminer le chemin à pieds (et accessoirement qu’il est temps de le payer). Nous nous avançons vers la foule agglutinée qui regarde en dessous du chemin. Là, une voiture accidentée que des hommes, aidés d’une dépanneuse pas vraiment adaptée à la situation, tentent de remonter sur la route. La réalisation semble complexe. Nous regardons la scène quelques instants puis traversons pour continuer notre chemin.

Après avoir traversé le village, nous arrivons à notre maison d’hôte. “Chez l’habitant”, comme on dit. “Chez l’habitant qui a grandement agrandi sa maison pour accueillir des touristes” devrait-on plutôt dire, d’ailleurs. Nous sommes très bien accueilli par la dame, patronne de la petite affaire familiale (au Viêtnam, on a remarqué que c’est souvent les femmes qui dirigent les affaires (et il faut filer droit quand elle demande quelque chose aux hommes de la maison !)), suivie de la mamie de la maison et d’une petite fille qui doit avoir 2 ans. Après avoir enfilé nos pantoufles tendances prêtées par nos hôtes, nous découvrons notre petite chambre mignonne et surtout la terrasse à laquelle nous avons accès, avec une vue magnifique sur les rizières et le lac. Basse saison oblige, nous serons seuls la première nuit, donc aurons la terrasse et surtout le hamac pour nous ! La maison est, comme toutes les maisons du village et des villages alentours, traditionnellement construite sur pilotis. 

La famille quant à elle vit essentiellement dans la cuisine, qui fait office de pièce principale. Ils y font à manger, y discutent, y jouent et y écoutent des comptines pour la petite fille une bonne partie de la journée.

La famille fait partie de la minorité Tay. C’est le deuxième groupe ethnique le plus important au Viêtnam, après les Viêts.

Le soir, notre hôte nous propose un dîner. Le village étant bien éloigné de tout, nous n’avons de toutes façons pas beaucoup d’autres options. Et nos précédentes expériences de ce type de dîners chez l’habitant ayant été couronnées de succès, nous faisons de même ici. Après nous avoir demandé si nous étions végétariens (Joseph répondra que non, montrant la poule se baladant tranquillement dans le jardin, l’imaginant déjà dans son assiette), elle nous sert des plats délicieux : viande, brocolis, frites et riz… En dessert, de la mangue… Les mangues ici ont un goût incroyable, tellement parfumé, loin des mangues que l’on peut acheter en Europe… Nous nous couchons le ventre plein, prêts à arpenter la région le lendemain. 

Le petit-déjeuner est aussi appétissant que le dîner. Ayant l’habitude depuis plusieurs années d’accueillir des touristes européens, notre hôte sait que nous aimons mieux le sucré que le salé au petit-déjeuner et nous prépare donc… des crêpes. Servies avec du miel et des bananes. Le bonheur.

Une fois repus, nous partons à pieds à la découverte de la région. Nous décidons de faire un grand tour pour découvrir les petits villages alentours. De petit village en petit village, nous découvrons la campagne nord vietnamienne rythmée du chant du coq et des “hello !” des enfants, depuis le perron. 

Les maisons en bois sont superbes et sont restées en l’état. Les vêtements sèchent sur des fils tendus au dessus des balcons, les enfants jouent dans le hall d’entrée et les habitants vont et viennent sur leurs scooters. Ainsi va la vie dans ces petits villages au calme préservé.

Nous terminons notre balade près d’une jolie petite cascade. 

Les paysages sont magnifiques ici, et les rizières vertes ravivent les couleurs d’un ciel un peu gris. Les motoculteurs sont là, dans le champ. Ils ont servi ou vont servir, selon les parcelles, à retourner la terre pour débuter la nouvelle saison. 

Le soir, nous profitons à nouveau d’un délicieux repas, bien mérité après une telle journée où nous avons beaucoup marché. Ce soir, c’est nems-maison au menu ! Accompagnés de légumes, d’une omelette et de viande.

À la table d’à côté, trois touristes vietnamiens. Nous apprendrons plus tard que le jeune homme est en fait le guide touristique des deux jeunes filles. 

Désirant faire une petite balade en bateau le lendemain, nous nous intéressons aux tours proposés par nos hôtes. Nous essayons de faire comprendre à notre hôte que nous souhaitons faire un tour de bateau. Ne parlant pas anglais, elle se tourne alors vers le groupe de 3 et leur parle en vietnamien. Les deux jeunes filles nous disent alors qu’elles vont, le lendemain, profiter du bateau de nos hôtes pour se rendre de l’autre côté du lac, d’où elles partiront vers leur destination suivante. Ils voyagent en effet tous les 3 avec 2 scooters et poursuivront donc leur trajet là bas. Nous pouvons donc partir avec eux et poursuivre ensuite la balade vers les coins que nous souhaitons visiter après. Le rendez-vous est pris pour le départ en bateau le lendemain, après le petit-déjeuner. 
Après une bonne nuit de sommeil (quelque peu perturbée par des français du logement voisin qui se font visiblement une soirée revival en écoutant tour à tour – et à plein volume – Avril Lavigne et autres joyeusetés des années 2000, puis, au petit matin, par un coq pris d’une passion vive pour le chant lyrique), nous rejoignons nos collègues vietnamiens sur la terrasse. 

Les deux jeunes filles lancent la discussion et nous invitent à leur table. Elles nous demandent d’où nous venons et combien de temps nous restons au Viêtnam. Nous avions convenu de ne pas parler de notre arrivée depuis la Chine, vu la situation actuelle, afin de ne pas effrayer nos interlocuteurs, et ce pendant 14 jours, temps évalué d’incubation. Nous restons donc flous, mais à la question “Il y a des vols directs depuis la France ?”, nous réalisons qu’être acteur est un métier, et que nous réviserons mieux nos textes la prochaine fois.

Eux avalent leur bol de nouilles et nous nos crêpes (c’est à ce moment là qu’on a compris que le petit-déjeuner était à la tête du client… Ce qui, pour une fois, nous ravissait), et nous filons à l’embarcadère où nous attend notre bateau du jour. Il est heureusement couvert, car la pluie fait partie de la sortie. 

Les scooters de nos nouveaux amis solidement attachés sur le bateau, nous pouvons débuter notre balade. Eux ont besoin d’aller d’un côté du lac, nous, nous souhaitons aller de l’autre côté. Du coup, nous profiterons de la balade entière comprenant tous les arrêts possibles au prix d’une balade plus courte, trop chouette ! 

Nous naviguons sur le lac, si paisible… On aperçoit quelques maisons… Fou de se dire que des gens vivent aussi près du lac et loin de tout… On guette aussi les animaux qui se baladent au bord : volatiles et gros buffles. Le paysage est magnifique, nous naviguons au milieu des pics rocheux. Certains arbres sont incroyables, on se demande comment ils tiennent debout avec leurs racines qui touchent à peine le sol…

Une de nos deux comparses, après s’être maquillée pendant le début du trajet, pose à l’avant du bateau ; une instagrammeuse, sans doute. 

Nous arrivons ensuite à la première curiosité du coin : une grotte incroyable, contenant des dizaines de stalactites et stalagmites. C’est le cri des chauve-souris qui nous surprendra aussi ; elles vivent accrochées tout là haut dans le creux de la grotte. Elle est belle cette grotte, nous sommes ravis de l’avoir vu, nous n’avions initialement pas prévu d’y venir, et on se dit que ça aurait été dommage de la rater ! 

Nous remontons à bord et déposons les trois aventuriers un peu plus loin pour qu’ils reprennent la route. Nous nous saluons et remontons à bord de notre engin flottant. Nous retiendrons de cette rencontre un excellent conseil de leur part pendant le petit-déjeuner : elles nous conseillent de passer la frontière entre le Viêtnam et le Cambodge sur l’eau, via le Mekong. Idée que nous mettrons en œuvre et à laquelle nous n’aurions pas pensé, donc c’est top ! 

Prochain arrêt : la cascade que nous souhaitons voir. Après quelques mètres de marche, nous arrivons au point de vue, qui a plutôt une tête de dépotoir. Ou une tête de “ouais laissons tout là, on verra bien si on réutilise ça la saison prochaine…”. En effet, un ventilateur, des déchets en tout genre et un congélateur jalonnent le terrain… La plateforme est quant à elle en piteux état, elle a probablement été réalisée à la hâte pour un été, sans penser aux suivants… On est loin des points de vue chinois avec haute sécurité tout autour ! Nous poursuivons le chemin pour également voir la cascade d’un peu plus loin. Elle est un peu décevante cette cascade, toute petite, mais bon, on apprécie quand même le paysage. On traverse ensuite la jungle pour rejoindre un autre point, puis revenons sur nos pas en appréciant la présence de jolis papillons.

La balade en bateau se poursuit et notre pilote nous arrête à plusieurs points d’intérêt. À certains points d’intérêt, c’est la foire… Des dizaines de stands et de vendeurs sont là, pour vous vendre brochettes, fruits, peluches et autres produits hautement indispensables… Les stands sont couverts par des bâches, certains stands sont à moitié cassé, un arbre et même tombé et visiblement personne ne s’occupe de l’enlever donc tout le monde passe dessous, bref, une vraie petite vie de village se déroule ici, c’est assez déroutant… Et puis, comme parfois, on se prête au jeu des photos avec des inconnus… Nous qui pensions être dans un lieu isolé en descendant du bateau… 

Notre dernier stop nous emmène sur une minuscule île remplie d’arbres et surtout de leurs racines gigantesques. Là, on est tout seuls, aucun vendeur n’a surgit derrière une racine !

5h après être partis, notre balade lacustre s’achève. Nous sortons du bateau et prenons le chemin de notre logement, saluant une mignonne petite chèvre au passage. 

Notre dernier repas s’avère encore une fois délicieux : cacahuètes salés, beignets de pumkin, viande et haricots verts au programme, un délice ! On remarque d’ailleurs qu’il y a davantage de quantité de nourriture cette fois-ci, certainement a-t-elle remarqué que nous ne laissons jamais rien dans les assiettes et penses-t-elle que nous n’avons pas assez à manger… Goinfres que nous sommes ! 

Le lendemain, nous profitons de notre dernier délicieux petit-déjeuner. Au menu ce matin : des beignets à la banane. Un régal.
Notre chauffeur qui nous emmène rejoindre notre bus est là. Nous saluons nos hôtes, qui nous raccompagnent jusqu’à la porte d’entrée pour nous dire au revoir.

Nous rejoignons notre bus, dans lequel une musique techno-house à plein volume nous casse les oreilles… Il faudra attendre quelques minutes pour que le jeune homme du bus baisse le son. Nos sacs sont mis en soute, nous nous installons et c’est parti pour le chemin du retour à Hanoï. 



2 thoughts on “Parc national de Ba Be : le nord du Viêtnam au rythme des petits villages…”

  • Coucou les voyageurs
    Mais qu’est ce que vous pouvez manger !!! ; )
    Comme d’hab… merci pour ces belles photos et ces textes à la fois drôles et instructifs. Toujours le même plaisir à vous lire.
    Des bisoussss de Morette
    Véro

  • Alors les voyageurs, comment allez vous? J’ai l’impression que vous allez plutôt bien, ça fait plaisir!
    Votre blog est vraiment super, vous devez y passer du temps afin de nous faire partager toutes ces beaux moments!
    Merci, j’ai presque l’impression d’être avec vous!😛
    Vos journées ont l’air tellement riches et intenses , j’espère que vous prenez le temps de savourer !😉
    Profitez bien!
    Gros bisou à vous deux
    Isa

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