Le bonheur de voyager sur le plancher des vaches

De la région Rhône-Alpes à Pékin sans quitter le plancher des vaches, c’est mission accomplie ! L’occasion de revenir sur l’impact positif sur nous de ces plus de 8 000 km de voyage sans avion.
Voyager sur le plancher des vaches, c’est se donner le temps. Le temps de voyager, le temps de se déplacer, le temps de prendre le temps. Être dans un train pendant des dizaines d’heures d’affilée, c’est avoir le temps de penser, de bouquiner, de se déconnecter, de se donner du temps pour soi.
Voyager sur le plancher des vaches, c’est prendre conscience. Prendre conscience des distances parcourues (parcourir 5200 kilomètres russes à 50km/h, je vous assure qu’on a bien conscience des distances… ). Prendre conscience des paysages qui changent (de grandes villes en villages perdus au milieu de la taïga, des paysages enneigés aux paysages ensoleillés, des villages russes aux steppes mongoles peuplées de chameaux sauvages). Prendre conscience des visages qui changent (traverser la Russie d’ouest en est, c’est voir les visages se transformer de l’européen à l’asiatique, petit à petit).
Voyager sur le plancher des vaches, c’est étonner les habitants des pays traversée. Qu’est-ce qu’on peut bien trouver d’intéressant, en tant qu’européen, à passer des heures dans un train, alors que nous avons les moyens de prendre l’avion ? Pourquoi s’embêter à voyager plus lentement alors que nous pourrions traverser la moitié de la planète en quelques heures ? Tentez d’expliquer à un Russe que le train qu’il prend pour aller passer du temps en famille de la manière la plus économique possible est, pour nombre d’européens, un train de légende, un train mythique, que certains rêvent toute leur vie d’emprunter…
Voyager sur le plancher des vaches, c’est se donner la chance de partager un bout de quotidien des habitants du pays traversé. C’est échanger quelques mots avec un jeune partant faire l’armée à l’autre bout du pays. C’est échanger un sourire avec un enfant ravi d’avoir la couchette du haut pour l’expérience “cabane” qu’elle lui procure. C’est s’apercevoir au travers d’ une conversation qu’on a parfois eu la chance de visiter davantage le pays que les propres habitants de ce dernier. C’est apprécier le coup sur l’épaule associé à une phrase incompréhensible quand il est temps de descendre du train.
Voyager sur le plancher des vaches, c’est se dire que le monde n’est pas si grand. Oui, se déplacer via la terre prend du temps. Mais la sensation d’être loin est bien moindre. Nous nous sommes sentis beaucoup plus loin de la France lorsque nous étions aux États-Unis il y a quelques mois, qu’ici, au milieu de la Chine. Voir le paysage défiler, c’est finalement se rendre compte que tout est lié, que nous ne sommes finalement pas si éloignés des Chinois. Et nous, on trouve ça chouette comme idée !
Voyager en se déplaçant et non se déplacer en voyageant. Telle est la vision que nous avons maintenant d’un voyage par la terre, sans prendre l’avion.
Nous sommes heureux d’avoir choisi le train comme moyen de transport principal de ce voyage jusqu’ici. Quel bonheur de voir que les rails peuvent nous emmener si loin…
…et pour nous, c’est votre récit et vos belles photos qui nous emmène bien loin … (les vaches n’ont même pas les yeux bridés … je suis déçue…)
Sorry ….emmènent… voilà ce que c’est quand on ne se relis pas …
…relit …bon allez je vais me coucher …
<3