Pékin, nos premiers pas en Chine

Nous sommes arrivés à Pékin en plein jour et en pleine ville. Ce qu’il y a de merveilleux avec le train, c’est que les gares, plus anciennes que les aéroports, sont pour la plupart presque en centre-ville. Nous avons donc la chance de sortir du train et de tomber nez à nez avec Beijing.
Au sortir des steppes mongoles ça fait un petit choc. Des plaines désertes au centre ville de Pékin, le nombre d’habitants au m2 augmente drastiquement. Mais finalement, on s’acclimate assez vite. Les rues sont larges, on voit le soleil et on sait comment rejoindre à pied notre petite auberge dans le hutong le plus proche de la place Tiananmen. Nous marchons donc dans les rues beaucoup moins peuplées et moins suffocantes que ce que l’on imaginait.
Impossible cependant de ne pas remarquer le dispositif policier ultra présent. Qu’il s’agisse des guérites mobiles, des postes de police urbains équipés de gyrophares, des barrières omniprésentes et des caméras, big brother doit en fait bel et bien être chinois. On s’en étonne au début, puis on s’y fait, c’est étrange. On n’arrive tellement plus à compter le nombre d’objectifs qui pointent les rues qu’on en vient presque à les oublier, elles tapissent le paysage.
Notre marche nous mène droit vers le mausolée de Mao. Il est immense, tout comme son portrait accroché sur la porte de la Cité Interdite.

Au moment d’entrer dans notre quartier, pavé d’un simili-marbre, on ne peut s’empêcher de penser à Genève… C’est propre, incroyablement propre. La rue est traversée par tram touristique rouge, avec de faux caténaires (il fonctionne en fait sur batterie). Le sol est nettoyé en permanence, les boutiques sont toutes bien disposées de part et d’autre, proposant des produits typiquement chinois. Il s’agit d’un parfait quartier touristique, reconstruit “à l’identique” comme les vieux hutongs de Pékin. A l’identique veut dire, “on a tout rasé, et puis on a reconstruit pour que cela soit tout beau tout propre”. La différence entre un quartier historique et celui-ci est étonnante… quand on pense que tout Pékin y passe quartier par quartier… Les autorités sont quand même en train de se dire qu’il faudrait en laisser quelques-uns dans leur état “naturel” pour en garder une trace. C’est drôle comme une ville peut changer si vite, se métamorphoser en autre chose, comme un organisme vivant, remplaçant ses vieux morceaux par de tout neufs, plus adaptés aux discours politiques ambiants.
Le tourisme chinois est très présent dans ces rues, nous découvrons à Pékin que les chinois voyagent beaucoup dans leur pays, excursions à la journée ou à la semaine, de nombreux sites sont parfaitement adaptés au tourisme de masse.
Notre auberge est idéalement placée. Apparemment très prisée par les touristes européens, nous passons cinq jours ici, entrecoupés d’un séjour magique sur la grande muraille. Mais chut, on vous raconte plus tard !
Nous y rencontrons Nathalie et Julian qui engagent la conversation, reconnaissant notre français. Nathalie est en effet suisse-allemande et au moins trilingue ! Nous partageons un dîner et quelques bières, ils voyagent depuis la Suisse sans prendre l’avion depuis plusieurs mois, on espère les recroiser ailleurs en Chine !
En ville, nous ne pouvons rater la Cité Interdite que nous visitons sous le soleil. Cette cité dans la cité était la résidence des empereurs. On ne peut s’empêcher de penser que c’était quand même bien grand pour un seul homme ! 😉 La visite est assez plaisante, les bâtiments sont assez grandioses, on n’est pas des fana d’architecture, mais il faut dire qu’on est quand même étonné de la taille et de la structure de certains. On ne peut pas dire que l’audio guide nous apprenne vraiment quelque chose, les descriptions sont assez lapidaires et plutôt tournées sur l’importance actuelle des reliques et bâtiments que sur leurs significations anciennes.
Le parc à la sortie de la cité donne une vue grandiose sur la ville. Notre première journée était radieuse ! On se sent bien accueilli par Pékin !
Notre première rencontre avec la gastronomie locale nous enchante. On a parfois des doutes sur ce que nous commandons, les traductions absentes et/ou aléatoires cachent parfois des surprises, mais pas d’inquiétude, nous n’avons jamais été déçus ! Après 24h en ville, on se demande comment on osera retourner dans un buffet chinois en France… rien de ce que nous y mangeons n’est aussi bon que ce que l’on trouve ici…
Pékin a la chance de compter de nombreux parcs en ville. Nous en visitons quelques uns des plus importants, comme le jadis palais d’été de l’empereur et le jardin du temple du ciel. Non seulement c’est l’occasion de voir de très beaux bâtiments historiques, tantôt très bien conservés, mais globalement très bien reconstruits, qui donnent un aperçu de la splendeur passée du pays. Les parcs sont aussi le lieu de retrouvailles de nombreux.ses retraité.e.s, qui viennent danser, jouer aux cartes, faire du sport ou manier le ruban. Les jeunes qui traînent en groupe en ville et dans les parcs l’après midi avec leur musique, ici, ce sont les vieux 😉
Nous terminons notre exploration urbaine avec le quartier artistique. Comme tout ce qui relève de l’art est politique, surtout ici, autant dire que le quartier tout entier n’est qu’une expression de l’art validé par l’état. Quelques galeries sont présentes, avec de l’art traditionnel avant tout, la plupart des espaces d’expositions étant en fait des concept-stores, ou des cafés arty… le tout est trop clean, trop bien organisé pour être réellement vivant. Nous faisons quand même la visite du centre d’art contemporain, qui montre Matthew Barney, un grand artiste américain contemporain, plutôt subversif pour l’art officiel. Le mélange est saisissant. L’expo est superbe.
Nous nous sommes déplacés essentiellement à pied et en métro. Le métro est super. Super propre, super indiqué, super pratique. Mis à part le moment où il faut sortir son téléphone pour acheter un ticket, il est vraiment super. Sans carte bancaire chinoise, on ne peut pas payer avec nos téléphones, mais il y a quand même un guichet avec une vraie personne pour sauver les étrangers !
Pour une première rencontre avec la Chine, nous sommes très heureux et cela présage tout le meilleur pour les deux mois que nous y passerons.