Listvyanka, première vision du lac Baikal

Listvyanka, première vision du lac Baikal

Nous sommes le 24 novembre. Deux anniversaires en ce jour : nous fêtons notre premier mois de voyage, ainsi que mes 30 ans.

Pour mes 30 ans, je voulais être dans un lieu magique dont je me rappellerai longtemps. En fonction de nos prévisions de parcours, nous décidons que le lac Baikal serait un bel endroit. Bonne pioche !

Depuis Irkoutsk où nous avons passé la nuit après être arrivés en transsibérien, nous montons à bord d’un minibus local, qui nous emmène jusqu’à Listvyanka, au bord du lac. En 1h15, nous sommes arrivés. Sur le chemin, nous sommes entourés d’habitants qui vont au travail ou qui reviennent des courses à Irkoutsk. Chacun demande à descendre à un point ou à un autre, en annonçant le numéro de l’arrêt au conducteur, quelques mètres avant. Nous, nous restons jusqu’au terminus, donc n’avons pas à nous inquiéter du point de dépose.

Dès que le lac apparaît dans notre champ de vision, nos yeux pétillent. Ça y est, on y est.

En descendant du minibus, je suis accostée par un homme d’un âge certain, qui me dit qu’il a remarqué que nous étions français, et que lui est arménien. “Comme Charles Aznavour”, croit-il bon d’ajouter. Je souris. Il se retourne alors vers Joseph et lui fait comprendre qu’il m’a très bien choisi, que je suis une belle nana. J’ai bien aimé ce monsieur, dont j’ai trouvé les propos tout à fait sensés… 😉

Nous longeons le lac en nous extasiant, en direction de notre logement. Pour l’occasion, nous avons choisi une jolie chambre dans une maison de bois située juste à côté de la maison du propriétaire. Après avoir monté un escalier en colimaçon, nous arrivons dans notre nid douillet, avec vue sur le lac en prime. PARFAIT.

Nous ne pouvons retenir notre impatience plus longtemps et filons du côté ouest pour nous approcher et voir d’un peu plus haut cette merveille naturelle. Nous nous baladons le long de l’eau, puis montons jusqu’à l’observatoire surplombant la ville. Tout le long, les vues sont incroyables, que ce soit depuis les plages ou depuis les chemins de randonnées un peu plus haut.

Je suis si chanceuse d’être ici le jour de mes 30 ans, je n’aurais pas pu rêver mieux. Ah si, le coucher de soleil sur le lac peut-être… Et bien ça tombe bien, c’est le moment ! Le soleil se couche sur le lac, lui donnant une couleur orange qui lui sied à ravir.

Le soir, direction un restaurant qui prépare poissons du lac et autres mets appétissant. Nous dégusterons alors les tendres poissons et terminerons le repas par un dessert accompagné de shots de vodka. Les “pancakes” que je choisis s’avèrent être des crêpes, difficile à l’étranger de comprendre la différence je crois… Mais je dois dire qu’accompagnées de crème fraiche (oui, les Russes adooooorent manger de la crème avec TOUT), ces crêpes d’anniversaire sont parfaites.

Le lendemain, nous nous réveillons dans notre nid douillet, depuis lequel nous sommes déjà plongé dans l’univers du lac.

Nous repartons à la découverte du coin, en partant cette fois-ci vers l’est, vers un point de vue que nous avions repéré. Nous suivons tout d’abord la route – unique route du coin – sur laquelle nous marchons pendant bien longtemps, une fois derrière la glissière de sécurité, une fois devant quand… il n’y a qu’un fossé derrière. Puis nous arrivons à une gare de départ d’un télésiège, qui fonctionne toute l’année mais particulièrement lorsque la saison de ski est là. Nous préférons monter à pieds, en suivant un chemin dicté par Joseph : le chemin donné par Maps.me, notre GPS hors ligne (autrement appelé notre meilleur ami), et non le chemin tracé par les multiples traces de pas. Parce que Joseph, il dit que c’est mieux. Bon, bah du coup on se retrouve à grimper dans de la poudreuse, et comme on n’a que des baskets… Mais on finit par arriver en haut, avec d’autres marcheurs qui eux ont pris le chemin tracé et n’ont pas une trace de neige sur leurs chaussures… de piètres aventuriers, en somme !

Le point de vue, Tchersky Stone, qui s’offre à nous est sublime, avec d’un côté le lac, de l’autre le bras du lac remontant vers Irkoutsk. Et en plus, nous sommes seuls pendant un moment, le temps d’apprécier la beauté du lieu. Arrive en trombe un groupe de voyageurs, il est temps pour nous de redescendre.

Ayant un peu faim, on grignote un morceau de pain et quelques tranches de saucisson, mais pique-niquer à -16°C n’étant pas vraiment une partie de plaisir, nous décidons de poursuivre notre descente, pitance en bouche. Arrivée en bas du télésiège, nous tombons sur un café, qui, vu le froid, nous fait de l’œil. Nous décidons de nous faire plaisir et entrons dans ce lieu chaleureux, très bien accueillis par le serveur, dans un anglais impeccable. C’est tellement rare que nous apprécions l’échange. Il nous dit alors qu’il a du thé et du “tasty tea” (du thé qui a du goût, quoi). Nous optons pour cette solution et découvrons alors ce thé local, réalisé à partir d’herbes et de baies du coin. Nous nous régalons.

Autour du lac, tout ou presque est gelé. Les trottoirs sont recouverts de neige ou de gel, les panneaux de signalisation portent les marques des vagues venues frapper le rivage, les poubelles sont coincées dans la glace, tout comme les branches des arbres près de l’eau. Quant aux pontons, ils portent de merveilleuses stalactites. Tout cela est merveilleux à regarder.

Nous avons passé deux magnifiques journées. Le lac Baikal est une vraie belle découverte, un lieu où je n’aurais jamais imaginé venir. Venir ici, c’était l’idée de Joseph. Quelle belle idée ! Passer du temps au bord de ce lac m’aura permise de me lancer vraiment dans notre voyage, retrouver la nature après presque un mois de visites de villes, quelle bouffée d’air pur !

Notre petite bouteille de vodka, achetée la veille, installée dans notre frigo naturel


2 thoughts on “Listvyanka, première vision du lac Baikal”

Répondre à Helenr Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *