Tobolsk la sublime, Tioumen la discrète

Notre premier arrêt en Sibérie depuis le transsibérien nous emmène à Tobolsk. Ancienne capitale de la Sibérie, la ville possède un magnifique kremlin, d’ailleurs unique kremlin situé à l’est de la région de l’Oural. Lors de la conception de la ligne du transsibérien, cette localité a souffert, puisqu’elle en était éloignée (depuis la ligne de chemin de fer principale, nous avons pris un autre train pour un trajet d’environ 4h). Pourtant, les lieux valent pleinement le détour, que nous avons donc fait avec plaisir.
Arrivée en gare de Tobolsk, nous décidons de bouder les taxis se pressant à la sortie et préférons le bus local, en compagnie des Tobolskiens (Tobolskois ?) sortant de l’école ou du travail. A bord, le tarif de 22 roubles (soit environ 30 cents d’euros) se règle à une gentille dame qui se charge des règlements pendant que le chauffeur nous conduit prudemment sur la neige. Oui, ici toutes les routes ne sont pas parfaitement déneigées, mais cela ne pose pas de soucis.
Pour visiter Tobolsk, nous avons choisi un logement directement situé près du kremlin, principal attrait de la ville. Une auberge de jeunesse a été créée dans l’ancienne prison de la ville, jadis considérée comme une des plus sévères du pays, et maintenant transformée en musée. Notre chambre est donc une cellule de prison, mais très cosy. Un seul lit superposé, nous ne serons donc que tous les deux dans ces lieux qui nous serviront aussi de coin repas pour les deux jours où nous serons là. Un petit fenestron nous permet même de voir l’extérieur. Un gardien surveille les lieux, il est dans le couloir jour et nuit et s’attarde à surveiller les entrées et sorties. Nous sommes seuls dans les lieux, il n’aura donc pas beaucoup de travail 😉
Nous profiterons donc de notre grande journée à Tobolsk pour en visiter le kremlin, composé de plusieurs églises et autres bâtiments, et ses alentours. La neige donne à la ville un charme tout particulier. Le soleil ne pointe pas son nez, mais c’est tant mieux, il fait en effet moins froid quand les nuages sont là. Nous arpenterons également la vieille ville, située en contre-bas du kremlin. Quelque peu délabrée, elle a également un certain charme.

Nous découvrons les tendances sibériennes de l’hiver : les poussettes des enfants possèdent des sortes de skis, qui viennent remplacer les roues les jours de neige (donc, probablement tous les jours pendant 6 mois…). Nous regardons également, amusés, un papa faisant faire des tours de “bouée de neige” à son fils, confortablement installé au cœur de la bouée, affublé d’une combinaison de ski qui ne lui permet plus aucun mouvement, ni des bras ni des jambes. Seuls ses cris permettent de savoir qu’il apprécie la glissade.

Le dernier soir, nous décidons de sortir de notre cellule pour manger à l’extérieur. Nous avions repéré un restaurant à quelques pas de notre auberge et décidons donc de nous y rendre, sans avoir aucune idée de ce que nous trouverions derrière la porte, puisque nous n’avons pas de connexion internet qui nous aurait permis de vérifier rapidement à combien d’étoiles était noté ce lieu, tel un vieux réflexe de gens pas très aventuriers. Nous poussons donc la porte du restaurant (après que Joseph ait effectué une glissade sur les marches menant à l’entrée) et sommes accueillis par une dame bien habillée, nous invitant à laisser nos affaires au vestiaire. Il y a des vestiaires partout ici, à croire que les gens portent tellement de couches de vêtements que s’ils les mettent sur leur chaise, cette dernière n’y résistera pas. Nous sommes donc un peu embêtés de nous retrouver en baskets Salomon et sweat de sport dans ce lieu qui a l’air bien chic… mais pas le choix, nous n’en avons de toutes façons pas d’autres ! Nous nous installons donc à une table, et avons confirmation que c’est un lieu très chic, où les gens viennent plutôt pour des événements de type anniversaire ou autre. Quelques minutes après notre installation, un autre couple entre, habillé comme nous, touristes également, nous nous sentons un peu moins en décalage… La serveuse nous donne le menu et nous invite à appuyer sur la petite sonnette située sur la table lorsque nous sommes prêts. Nous avions plutôt attendu qu’elle revienne, trouvant un peu dérangeant d’appuyer sur un bouton pour la faire venir… Nous choisissons de manger un bortsch (soupe à la viande et à la betterave servie avec un pain à l’ail et de la crème fraiche, un vrai régal 😊), plat traditionnel russe, et un plat de viande et de purée, tout aussi délicieux. Nous accompagnons le tout d’une bière et sommes ravis de notre soirée qui se déroule très calmement. Le calme n’est que de courte durée car c’est en fait un restaurant-cabaret, et une jeune chanteuse russe vient nous faire le spectacle. Ce soudain changement de décor ne plait pas beaucoup à nos voisins touristes, qui se tiendront les tempes jusqu’à la fin du repas… Pour notre part, nous apprécions l’ambiance et aimons regarder les autres clients danser sur des sons russes comme américains, accompagnés de lumières et d’une décoration digne d’un spectacle de Noël.
Le fameux bortsch
En sortant du restaurant, nous en profitons pour observer le kremlin et ses alentours de nuit, cette dernière révélant toute la magie de la ville. Une atmosphère sereine règne ici, on adore. Cela nous inspirera même pour improviser une petite valse devant l’église principale du kremlin. Danse que nous filmerons et enverrons à notre professeur d’Annemasse, à qui nous avions promis de danser partout où nous serions…
Le lendemain, nous reprenons le train direction Tioumen, d’où nous reprendrons le transsibérien pour poursuivre notre voyage… Nous décidons de passer une nuit et une journée à Tioumen, histoire de visiter un peu la ville. “Un peu”, c’est le mot, il n’y a pas grand-chose à voir ici et il y fait très froid ! Mais nous nous baladons tout de même le long de la Tura, fleuve traversant la ville, en direction du joli monastère du coin, nos sacs sur le dos car nous reprenons le train le soir même.
Histoire de se réchauffer, nous cherchons le café le plus proche ; il fait froid et nous commençons à être frigorifiés. Nous entrons donc dans ce que nous pensons être un café sans prétention, qui se révèle être en fait – encore une fois – un lieu très chic, rempli de gens chics venus siroter leur thé, lui aussi chic. Avec nos baskets de trail et nos cheveux en bataille, nous sommes un peu les originaux des lieux… Nous commandons un café latte et un chocolat chaud au serveur, qui, une fois n’est pas coutume, parle très bien anglais. Il nous demande d’ailleurs ce que nous faisons ici, curieux de croiser des touristes…
Après notre chic pause café, nous faisons quelques courses pour survivre aux 30h de train qui nous attendent et nous dirigeons vers la gare. Il ne reste “plus que” 6h30 à attendre avant de monter dans le train, et je râle déjà. Nous observons les allers et venues dans la gare, regardons avec émotion des jeunes disant au revoir à leurs familles avant de prendre le train pour rejoindre une grande ville pour leurs études ou entrer dans l’armée (selon nos théories grandement documentées).
Cinq minutes avant minuit, ça y est, il est l’heure de monter dans notre deuxième train, qui nous emmène vers notre prochaine destination : Novosibirsk, la capitale de la Sibérie, où -27°C sont annoncés.
JE te souhaite n très bel anniversaire Chloé; tout le monde ne fete pas ses 30 ans dans d ‘aussi beaux décors . Beaucoup de joie de vivre pour cette nouvelle dizaine ! Merci pour tout ce que vous nous faites partager. tout est magnifique, on voyage avec vous on se sent plus proche de vous 2 et de tout ce que vous vivez . Merci encore et bonne continuation ! Grosses bises a vous 2 . Joseph prends bien soin de la nouvelle trentenaire qui est a tes cotes .
je visite pour la première fois le site et je suis éblouie ! je vous envie beaucoup de visiter la Russie , c’est un des rares pays où il me plairait d’aller. vos photos sont magnifiques et je vais donc visiter par procuration ! bonne continuation, nous vous faisons de gros bisous à tous les deux
à bientôt sur le site
lionel et nanoue