Petite pause paradisiaque sur l’île de Koh Rong Sanloem

Départ de Kampot pour une île paradisiaque, au sud du pays… Des petites vacances au cœur de ce grand voyage, aussi insolent que cela puisse paraître…
Nous retournons dans le local où nous avions acheté notre billet la veille, tôt le matin. Un monsieur portant une serviette de toilette autour de la taille fait le tour du véhicule. Un pantalon et une chemise enfilés plus tard, nous réalisons que c’est notre chauffeur, qui vient tout juste de sortir de sa douche, située derrière un parapet en bois. Nous prenons la route dans notre petit van. Transport privé puisque nous sommes les seuls à bord.
En milieu de matinée, nous arrivons à Sihanoukville, depuis laquelle nous allons prendre le bateau pour l’île. À l’entrée dans la ville, c’est la stupeur… De la forêt touffue il ne reste pas grand chose, et les maisons traditionnelles ont été balayées pour les remplacer par des immenses chantiers où se construisent d’immenses immeubles. Le tout par les Chinois, qui ont acheté l’ensemble des terres de la ville pour la transformer en un futur lieu de villégiature pour ses habitants. Les plages de sable blanc du coin auront fait la peau de cette localité… C’est un massacre, un scandale. On ne parvient même pas à compter le nombre d’étages des immeubles et le nombre de grues qui jalonnent le terrain. Le spectacle est à vomir.
Nous rejoignons l’embarcadère et attendons quelques instants avant de monter à bord de notre speedboat. Ce dernier est tenu contre le quai par un agent de la compagnie, mais cela n’empêche pas les vagues de créer un fossé parfois bien grand entre le quai et le bateau. Et les règles de sécurité ne seront pas mieux à bord, où le pilote semble avoir 15 ans et avoir appris à piloter un bateau en regardant quelqu’un faire une ou deux fois. D’ailleurs, au milieu de la traversée, le moteur se coupe. Il avait visiblement trop chauffé. Plus de peur que de mal, après plusieurs essais de redémarrages, on peut repartir. La traversée est mouvementée mais personne n’est malade, ouf.

Nous débarquons sur une plage de rêve : Saracen Bay. Nous passerons notre première nuit ici, avant de passer de l’autre côté de l’île pour y passer 3 jours. La plage est superbe : sable blanc, eau turquoise, palmiers en bord de plage. Un vrai paysage comme on imagine que l’on croise pendant un tour du monde. Il nous aura fallu 4 mois, mais on l’aura eu, notre plage paradisiaque !
Si nous sommes venus sur cette baie pour une nuit (avançant notre venue sur l’île d’une journée), c’est pour avoir la chance de croiser à nouveau Emily et Sean, nos copains anglais rencontrés à la sortie de la Chine. Ils sont sur l’île depuis 4 jours déjà, on les attrape de peu. Avant de les retrouver en fin de journée, nous filons déposer nos sacs et découvrir notre chambre pour la nuit. Nous sommes très bien accueillis dans notre petit camping choisi pour l’occasion. Notre chambre fait partie d’un ensemble de 6, dans un abri en bois et tôle, ce sera parfait.
Nous allons déjeuner dans un restaurant sur la plage puis nous profitons de l’après-midi pour nous baigner, le pied. Pas une seule vague pour nous éclabousser et une eau transparente comme jamais, le combo parfait pour moi pour rester de longues minutes dans l’eau, pendant que Joseph fait une sieste sur la plage.
Après une petite douche, nous rejoignons Emily et Sean, avec qui nous buvons des bières sur la plage et dînons dans un restaurant de la plage déjà testé par leurs soins la veille. La soirée est parfaite. Pour nous, ils sont devenus l’un des éléments qui fait qu’on a l’impression d’être “à la maison”. Parce qu’il est rare, en voyage, de retrouver quelque chose que l’on connaît. Tous les deux, ils sont devenus notre repère, nous aimons particulièrement les revoir encore et encore. On se prend même à imaginer nos prochaines retrouvailles, quelque part dans le monde…

Après une nuit dans notre petite chambre, nous voilà en route pour traverser la jungle vers l’autre côté de l’île, pour rejoindre notre logement pour les 3 nuits suivantes. Il faut traverser la plage pendant environ 25 minutes, puis la jungle pendant 30 minutes. Le tout avec nos gros sacs à dos. Mais avant ça, dernier regard matinal sur cette merveilleuse baie…

Il faut chaud, les moustiques se réjouissent de voir arriver de la chair fraîche dans la jungle, mais tout se passe bien, nous arrivons sur Sunset beach en fin de matinée.
Après une boisson de bienvenue au citron offerte par nos hôtes, nous découvrons notre petite cabane de Robinson, située à quelques mètres de la plage. Le paradis. Nous partageons notre chambre avec deux geckos. Ces animaux qui ont l’air tout droit sortis de l’ère préhistorique sont un peu effrayants mais visiblement les meilleurs chasseurs de moustiques, alors on veut bien partager un bout de cabane.
Nous passerons des moments hors du temps dans ce petit coin de paradis. Les journées seront rythmées par les baignades, les moments dans les dizaines de hamacs situés un peu partout, de bons repas pris dans notre lieu d’hébergement, chez Robinson bungalows et des couchers de soleil aux couleurs incroyables.
Ah et j’oubliais : rythmées aussi par des visites (très régulières) aux toilettes pour moi, qui ai choisi ce lieu de rêve pour la première turista de ma vie… Tant qu’à faire. Bonjour Smecta et autres réjouissances, ça aurait été dommage de les avoir apportés pour rien.
Après 3 jours magnifiques, il est temps de rejoindre Phnom Penh. Mais avant, il faudra survivre à : 30 minutes de marche dans la jungle avec attaques de moustiques en perspective, 45 minutes de traversée en bateau dans un speedboat, qui, comme son nom l’indique, va vite, et 4h de bus. Enfin, les 4h se termineront finalement en 2h d’attente + 6h30 de trajet, mais ça on ne le savait pas encore. Le tout avec un système digestif en vrac, le bonheur.
La traversée de la jungle se passe bien, malgré nos gros sacs sur le dos. La jungle a bien été ratiboisée pour y faire passer les touristes, il y a fort à parier que dans quelques années, on pourra même passer en véhicule motorisée…
Une fois arrivés sur la plage de l’autre côté, nous achetons notre ticket pour prendre le bateau (ouf, il y avait des toilettes derrière le stand de tickets…) et assistons à une scène dépassant l’entendement : un touriste (dont nous n’avons pas défini la nationalité puisque parlant dans une langue qui ne nous dit rien) fait un scandale parce que ça fait 2h qu’il attend son bateau qui ne vient pas. Il devait partir à 10h et ça fait 2 heures qu’il attend (sur une plage paradisiaque, doit-on lui rappeler). Il demande à appeler le manager de la vendeuse de ticket et fait son spectacle ridicule pendant des minutes et des minutes en leur disant que c’est un scandale. J’ai honte. Honte de ces touristes qui se croient au dessus de tout et qui pensent que tout leur est du. Le karma aura fait son œuvre puisque son sac à dos se retrouvera trempé dans le bateau puisque placé tout en bas de la pile. Bien fait, petit idiot.
Arrivés à Sihanoukville, quelqu’un nous attend pour nous accompagner à l’endroit où notre bus, préalablement réservé, nous récupérera pour nous emmener à la capitale. Nous traversons donc à nouveau une partie de cette ville massacrée pour être “installés” sur une flopée de marches poussiéreuses. C’est visiblement l’abri bus.
Il est 13h20, notre bus part à 13h30, parfait. On nous annonce finalement 10 minutes de retard, puis 40 minutes, puis plus rien… 15h, le minibus arrive, avec à son bord des gens qui n’ont pas l’air très contents. Ils sont partis à 8h le matin… En effet, on les comprend. Nous montons, attendons encore quelques personnes histoire que le véhicule soit plein à craquer, et nous prenons la route. La québécoise qui s’installe à côté de moi me dit alors que la société de transport lui avait dit que le bus arriverait “entre 13h30 et 15h”. Ça c’est de la fourchette. À l’avant, une petite fille française demande “Mais, on est sur la route là ?”. Hé oui, les routes ici ne ressemblent pas toujours aux nôtres… Celles-ci étaient plutôt en terre. Nous avons quant à nous choisi les pires places. Comme nous ne nous étions pas organisés comme les autres (un qui prend les sacs pour les charger dans le minibus et un qui fonce dedans pour réserver les places), nous nous retrouvons avec des sièges mal fixés dont les dossiers sont penchés vers l’avant bien plus que prévu. On ne sait pas comment se tenir, on a mal au dos. Et je vous ai parlé de mes problèmes d’estomac ? 😉
Après 6h30 de route, nous voilà dans la capitale cambodgienne. Notre gentil chauffeur nous dépose juste devant notre auberge, parfait. Nous avons réservé deux lits dans une chambre de 14 lits. Allez, au dodo, on l’a bien mérité !
