Les émotions des débuts

Ça y est, je ressens l’émotion que j’attendais de ce début de voyage : de l’excitation liée à un sentiment de faire quelque chose de fou. Quelque chose que, certes, beaucoup d’entre nous font, mais qui n’en reste pas moins fou à mes yeux.

Nous sommes dans le bus entre Riga et Saint-Pétersbourg et passerons dans quelques heures la frontière séparant l’Europe de la Russie. La première “vraie” frontière de notre voyage, les précédentes ayant été européennes. Peut-être que c’est cette optique qui me rend consciente que ce voyage a vraiment débuté, alors que Joseph semble avoir cette conscience depuis notre départ de France.

De mon côté, j’ai eu jusqu’ici le sentiment de faire un petit voyage européen, comme nous avons eu l’habitude d’en faire jusqu’ici. Je ne réalisais donc pas du tout que nous étions déjà au cœur d’un voyage différent des autres. J’étais presque déçue de ce manque de sentiment, que j’avais pourtant tant imaginé.

Et tout de suite après ce sentiment, est rapidement venu celui de la peur de “rater”. Rater ce voyage, rater ce rêve… Parce que j’ai tendance à penser qu’il y a des choses à réussir : rencontrer des gens, échanger avec des locaux, voir plein de choses, manger plein de spécialités culinaires des pays traversés, en sortir grandie, etc. Et si ça ne se passait pas comme cela ? Et si je rentrais en n’ayant pas rempli ces objectifs ? On nous somme d’en “profiter”, mais arrivera-t-on à en profiter assez ? Et puis ça veut dire quoi, au juste, “profiter” ?

Il convient donc maintenant d’assumer ce voyage et de le réaliser comme on l’entend.

Chloé.