Le parc national de Zhangjiajie, ou l’immersion dans l’univers magique de Pandora…

Le parc national de Zhangjiajie, ou l’immersion dans l’univers magique de Pandora…

Ce qui vient à l’esprit lorsque l’on parle du parc national de Zhangjiajie, c’est…. Bah c’est rien du tout parce qu’on n’a aucune idée de ce qu’est ce parc national.

Ayant choisi la Chine comme terrain d’exploration pour débuter notre découverte de l’Asie, il s’agissait d’un choix résolument tourné par la Chine nature. Bien que nous n’ayons pas supprimé de notre itinéraire les grandes villes qui font, aussi, la Chine d’aujourd’hui, nous avions vraiment envie de découvrir les paysages naturels chinois. Et pour trouver quelque chose de naturel dans ce pays, ce n’est pas toujours facile, les chinois ayant l’habitude de recréer plutôt que de préserver… 

Nous choisissons donc de débuter notre découverte de la Chine version nature par le parc national de Zhangjiajie. Parc devenu particulièrement connu depuis la sortie du film “Avatar” de James Cameron. En effet, ce dernier se serait inspiré de l’ambiance de ce parc pour créer l’univers de Pandora.

Nous montons donc à bord d’un train depuis notre dernière destination, Xian. Nous avions choisi des sièges assis et non des couchettes pour notre premier train. C’est seulement dans notre 2e train, dans lequel nous montons à 3h du matin, que nous trouverons un peu de repos. Joseph dans le wagon 4 et moi dans le 9 (nous n’avons pas pu être ensemble pour ce trajet là, on ne sait pas trop pourquoi…), nous découvrons des paysages que nous n’avions pas vu jusqu’ici : des cultures en terrasses et des rivières serpentant dans des sortes de canyons… Ça promet de belles surprises. 

Nous arrivons dans la ville de Zhangjiajie, où nous rejoignons notre petit hôtel, tenu par un couple adorable. Leur petite fille de 4 ans ne cessera de nous lancer des “Hello! Hello!” à chaque fois qu’elle nous voit. En effet, les enfants sont habitués dès tout petit à dire “Hello!” aux blancs… À la fois mignon et un peu triste de voir que les différences physiques sont repérées dès âge là… 

Notre petite chambre, bien qu’un peu fraîche, sera notre nid douillet pour les 5 prochaines nuits, qui nous seront indispensables pour se reposer après avoir arpenter le parc national de fond en comble. 

Pour le dîner, nous partons vers ce qui semble être le meilleur restaurant de la ville selon Internet… Bonne pioche ! Un petit restaurant familial, dans lequel on a l’impression d’être dans le salon de cette jolie famille, qui mange des graines de tournesol à quelques tables de nous. Une fois la commande passée, avec l’aide de la propriétaire des lieux qui parle un peu anglais (chose utile notamment quand elle nous demande si on veut que ce soit “spicy” ou non… Ça sauve une bouche et un estomac ce genre de détail 😉), l’équipe de cuisine se met au travail et nous réalise de délicieux mets… Nous avons adoré cet endroit où nous avons été si bien accueillis et où nous nous sommes regalés. Nous y reviendrons à deux autres reprises 😊

C’est aussi à cette occasion que nous boirons du thé, contenu dans la théière posée sur la table à notre arrivée. Ce n’est qu’après avoir regardé ce que faisaient les autres clients, eux chinois, avec le contenu de cette théière que nous comprendrons qu’ils se servent du “thé” pour nettoyer leurs baguettes et autres couverts avant de manger. On trouvait ça bizarre aussi, la bassine que la serveuse nous avait apporté et mis sur la table… qui était donc censée être le récipient dans lequel on verse l’eau après avoir lavé sa petite vaisselle… Bon allez, ne vous moquez pas trop, en vrai on n’était pas si à côté de la plaque que ça, parce qu’à la fin de leur vaisselle, ils boivent le thé restant dans la théière. On n’aura quand même appris que la vaisselle, que l’on découvre pourtant sous vide quand on arrive, n’est peut-être pas si propre qu’on le pensait… 

Le lendemain, il est temps de partir découvrir le fameux parc national pour lequel nous sommes ici ! Nous savions qu’un bus nous emmènerait au parc, il s’agissait maintenant de le trouver… Nous prenons donc la route de la gare routière, où des dizaines (voire des centaines) de bus sont installés. Il ne reste plus qu’à lire l’inscription de la destination inscrite sur le bus… en chinois. Coup de chance pour nous (merci nos tronches d’étrangers et notre dégaine de randonneurs), nous n’étions pas encore entrés dans la gare routière que… “Tut tut tuuuuuut”, un conducteur de bus nous fait signe de rentrer dans son bus. On a alors ce petit signe de recul spécifique à l’Européen à qui on a bien trop répété qu’on pouvait se faire arnaquer en montant dans un bus qu’on ne connait pas en Asie… Signe de recul spécifique aussi à celle qui se rappelle que sa maman lui a toujours dit de ne pas “monter avec des gens que tu ne connais pas”. Pour sûr, je ne connais pas ce monsieur. 
Ce dernier nous montre alors la carte du parc national et nous dit qu’il va à l’entrée sud. Parfait, c’est ce que l’on voulait. Nous payons la somme modique demandée et nous sommes partis ! Le bus traverse des grands axes et de petites localités. Quand il n’y a plus de places assises, les passagers s’installent sur un petit bloc surélevé derrière le chauffeur. Joseph laisse sa place à une vieille dame transportant un immense panier de fruits, légumes et viande ; il recevra un pouce en l’air de la part d’un monsieur qui le félicite d’avoir céder sa place. 

Nous arrivons au parc, dont les premiers pics karstiques se dressent devant nous. Wahoo, on est déjà conquis ! 
Nous achetons notre ticket d’entrée valable 4 jours, que nous payons moitié prix car nous sommes en basse saison, le pied ! 

Nous entrons dans le parc, achetons une carte et choisissons notre première randonnée, dont la montée nous prendra environ 2h. Là où le parc est bondé à l’entrée et dans les premiers mètres de sentiers – les groupes de touristes chinois pullulent -, les sentiers sont carrément vides quelques mètres plus tard. Le parc est en effet construit pour que vous puissiez accéder à l’ensemble des points de vue sans trop marcher. Bus, petit train, téléphériques et même ascenseur grimpant à flanc de montagne (!) font la joie de la très grande majorité des touristes. Des chaises à porteurs sont également disponibles. Nous, on aime marcher et mériter la vue, alors on grimpe dans les sentiers ultra balisés du parc, en grande partie conçus avec des marches.

Après quelques centaines de mètres d’ascension, Joseph, en tête, m’informe de la présence d’un singe. Je n’ai pas le temps de lever le nez et de lancer un “oooh trop mignon !” que nous comprenons que mignon, il ne l’est pas du tout. Il s’approche de Joseph puis saute au dessus de son sac à dos. On se rend compte très vite qu’il ne veut pas juste jouer, il veut plutôt de la nourriture. Joseph enlève son sac, le met au sol. Le singe de lâche pas la prise et essaie frénétiquement de l’ouvrir. Il est assez gros et particulièrement agressif, nous avons surtout peur de nous faire mordre ou griffer. Ok, c’est pour ce genre de situation que nous avons fait le vaccin contre la rage, mais quand même. Avec le recul, l’autre vrai risque était qu’il se barre avec un de nos sacs, dans lequel il y avait entre autres nos passeports… Bref, ouf, rien de tout ça ne s’est passé. Au bout d’un moment, ne voyant que nous n’arriverons pas à nous en débarrasser et ne sachant pas si essayer de lui faire peur est une bonne idée, je sortirai de la nourriture de mon sac, sur laquelle il se précipitera, m’arrachant le sac plastique dans lequel elle était des mains. J’avoue, j’ai flippé. J’avoue, j’ai même un chouia pleuré. Haha quelle aventurière. Nous nous éloignons de la bête contente de son butin. Nous recroiserons bon nombre de ses congénères, aucun de se montrant agressif pour autant. Mais quand on voit comment les touristes agissent, on comprend en réalité vite que les victimes sont bien ces petites bêtes, à qui on vole leur lieu de vie et à qui on balance biscuits, fruits et emballages en plastique quand on n’a rien d’autre, afin de faire la meilleure photo possible. On doit l’avouer, cette attaque de singe nous aura marqué et restera dans notre esprit tout le reste de notre séjour dans le parc, le rendant un peu stressant au moindre bruit… Mais cela ne nous aura pas empêché de parcourir les 4 sentiers de randonnées principaux du parc 😊

Le premier jour, le temps est nuageux, mais nous nous réjouissons qu’il ne pleuve pas. Le parc est effectivement très humide et il y pleut très régulièrement. De beaux points de vue nous attendent là-haut, lorsque nous atteignons ce premier sommet. Les pics karstiques se dressent face à nous, nous laissant sans voix. Nous sommes éblouis, on adore ! Nous rentrons en fin d’après-midi et profitons d’un goûter dans notre petite chambre d’hôtel pour nous remettre de nos émotions. 

Le lendemain, le temps est moche. Au réveil, je tente un “allez viens on reste au lit !” mais Joseph ne l’entend pas de cette oreille. Nous avons prévu de visiter une autre partie du parc, hors de question donc de rater ça !

Direction donc la gare routière pour trouver un bus qui nous emmènerait de l’autre côté du parc. Il faut cette fois-ci acheter un billet au guichet de la gare routière. Au moment de passer commande à la guichetière, nous lui montrons la carte du parc pour désigner le point d’arrivée, aucun souci jusqu’ici. Nous voyons alors apparaître “18h” sur l’écran de commande. Horreur, si c’est l’heure de départ ça ne va pas le faire… Nous tentons alors de lui demander si c’est l’heure de départ du bus, mais nous ne nous comprenons pas et les choses doivent aller très vite à ce genre de guichet, pas le temps de discuter. C’est alors qu’un jeune chinois anglophone derrière nous s’adresse à la guichetière, qui lui répond ; il nous dit alors dans un anglais parfait que le bus part en fait toutes les 10 minutes et que 18h est l’heure du dernier bus. Parfait. Mais… qui nous envoie des gentils chinois anglophones pile au moment où il faut ?! Nous prenons donc nos tickets et montons dans le bus, rapidement rejoint par ce jeune chinois qui va également au parc, ainsi que par un espagnol qui fait de même. Nous discutons tous les 4 pendant le trajet. Pendant cette discussion, nos compagnons de voyage s’interrogent sur notre volonté de passer 4 jours dans le parc et ne pas aller découvrir le mont Tianmen. En effet, ce dernier fait normalement partie de ce que font les touristes dans la région. À vrai dire, on avait aussi prévu d’y aller, jusqu’à ce que l’on s’intéresse de plus prés au lieu. Pour y accéder, vous devez emprunter un téléphérique pendant 7km, ce qui en ferait le plus long téléphérique transportant des passagers au monde. Une fois là haut, des escalators vous attendent. Oui oui, des escalators, DANS LA MONTAGNE. On atteint des sommets, c’est le cas de le dire… Le tout pour un prix d’entrée effarant. Le “must do”, ce sera donc sans nous. Nous poursuivons nos échanges avec nos amis d’un jour jusqu’à l’entrée du parc et nous nous séparons là, eux préférant les téléphériques à la marche à pieds…

Après une ascension sans difficulté particulière, nous arrivons au sommet découvrant… un gigantesque McDonalds. Oui oui, si tu veux un BigMac pour te remettre de la montée, c’est possible !

Au sommet, la visibilité est réduite à zéro. Une épaisse couche de brouillard rempli le parc. L’occasion de rappeler à Joseph mon idée de rester couchés. Mais son optimisme légendaire nous conduit à avancer un peu plus loin. 

Là, nous découvrons des vues dégagées sur les magnifiques pics. Mieux encore : il neige ! Quelle vision magique de voir les flocons tomber sur le parc, le recouvrant d’un fin manteau blanc. Cette vision m’enchante. Le moment de souffler à l’oreille de Joseph qu’il a eu raison d’y croire. 

Avant de redescendre, une pause déjeuner s’impose. N’ayant pas envie d’encourager une telle installation d’un McDonalds au sommet d’une telle merveille, nous passons notre chemin et nous rendons auprès d’un stand croisé sur le chemin de la montée. Une petite dame nous fait cuire des saucisses (en vérité, on ne sait pas bien ce que c’était…), des beignets (idem) et des tranches de tofu (ou quelque chose du genre). Ses nombreux animaux à poils s’assurent que la cuisson se passe bien. Pour les mauvaises langues, non, ces chats et chiens ne sont pas les prochains sur le barbecue 😉

Les deux jours suivants, nous parcourons à nouveau le parc, grâce à deux nouveaux sentiers. Le temps sera ensoleillé le troisième jour, nuageux et pluvieux le quatrième. On l’aura vu sous tous ses visages, ce parc ! Quelle belle découverte, nous sommes ravis d’y avoir consacré du temps 😊

Un dernier tour dans notre restaurant préféré et nous sommes repartis pour de nouvelles aventures…

Nous sommes le 24 décembre et nous apprêtons à réveillonner dans le train à destination de Shanghai.



1 thought on “Le parc national de Zhangjiajie, ou l’immersion dans l’univers magique de Pandora…”

  • Ouah…. mais vous êtes de véritables héros….
    moi j’aurais pris mes jambes à mon cou (enfin, je ne pourrais même pas) avec ce singe et je n’aurais pas continué la visite.
    Vous avez l’air en pleine forme malgré les aliments ingurgités en bord de route, c’était peut être du singe en fait (hi hi hi)
    Continuez bien ce magnifique périple
    Des bisoussss de Morette
    Véro

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