Quelle est grande et belle, cette mythique muraille !

La grande muraille de Chine. Sans doute un des symboles du voyageur. En tout cas un des symboles du monde. Un symbole qui, pourtant, est assez flou dans la tête de beaucoup de gens, dont nous, avant de la découvrir. On l’imagine continue, toute plate et encore en bon état comme à l’époque. Et pourtant…

La muraille représente au total plus de 20 000 km estimés de murs, séparés en plusieurs tronçons, fonction de la topologie et des besoins de l’époque pour protéger la frontière nord du pays. C’est la structure architecturale la plus importante jamais construite par l’Homme.

Pour découvrir la fameuse grande muraille, une foultitude de choix s’offre au voyageur, de la muraille restaurée à la muraille délabrée, du tronçon tranquille au tronçon ultra touristique où on ne sait plus bien si on est sur la muraille où à Disneyland.

J’ai étudié longuement les possibilités avec pour objectif de s’éloigner au maximum des zones ultra touristiques. Notre choix s’est ainsi porté sur la muraille de Gubeikou. Depuis cette petite localité, deux tronçons de la grande muraille sont à découvrir : une à l’est, qui rejoint la partie restaurée de Jinshanling, et une à l’ouest, qui n’a pas été rénovée depuis l’époque Ming. Le tout à 120km de Pékin, donc sans trop de touristes a priori… Bonne pioche !

Hébergement réservé, nous décidons de nous rendre dans le village grâce à deux bus publics. Avec un peu d’aide d’un gentil chinois, passager comme nous du premier bus, nous parvenons à payer notre trajet (pour lequel il faut le compte juste puisque le chauffeur ne rend pas la monnaie) et à débuter notre aventure vers la muraille. Le deuxième bus est quant à lui plus rural et s’enfonce petit à petit dans la Chine profonde… Au loin, nous commençons à apercevoir des tronçons de muraille. Nos yeux pétillent. On y est.

Nous arrivons dans le village de Gubeikou et descendons du bus pour rejoindre notre hébergement. Hébergement pour lequel il nous aura finalement fallu 2h de marche pour le trouver… Le point GPS n’étant pas le bon sur le site de réservation, il nous aura fallu demander de l’aide et finir par chercher l’entrée ressemblant le plus à la photo disponible sur le site de réservation pour trouver le lieu…Nous entrons donc dans cette guesthouse où nous sommes immédiatement accueillis comme des rois par ses deux propriétaires, deux frères. La chambre n’étant pas encore prête, ils nous offrent le thé et nous échangeons quelques mots grâce à leur application mobile de traduction, avec plus ou moins de succès. Les langues françaises et chinoises étant tellement éloignées l’une de l’autre qu’il est parfois difficile de se faire comprendre. Mais on finit toujours ou presque par y arriver !

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Pour notre première découverte de la grande muraille, nous décidons de faire une randonnée d’environ 5h30, en commençant par la section rénovée de Jinshanling. Nos hôtes nous arrangent un trajet en taxi jusqu’à cette partie, pour que nous n’ayons plus qu’à revenir jusqu’à notre logement en randonnant. Le taxi nous dépose ainsi à Jinshanling, d’où un tronçon rénové de la muraille nous attend. Qui dit tronçon rénové, dit aussi un peu Disneyland… Immense parking à l’entrée, boutiques en contre bas, vendeurs en tout genre avant et sur la muraille. Après avoir payé l’entrée, nous entrons sur la muraille. Et là, c’est juste magique.

La muraille s’étend à perte de vue, on la voit serpenter au dessus des crêtes pendant des kilomètres… Une vraie merveille. Cette section entièrement restaurée a le mérite de pouvoir nous rendre compte de ce qu’elle était à l’époque. En effet, on apprécie ainsi la hauteur du mur, que l’on ne perçoit plus dans les tronçons non restaurés, le temps les ayant fait tomber en grande partie. On se rend également compte de ce à quoi ressemblaient les tours de l’époque. Bref, on aime se rendre compte de la manière dont elle a été conçue.

On découvre aussi qu’elle n’est pas “plate” comme on l’imagine, mais, puisqu’elle suit les crêtes, elle est construite avec de nombreux escaliers et tronçons en montée ou en descente. Nous parcourons ainsi cette section et croisons 5 personnes durant tout le parcours. Quel bonheur de se retrouver dans un tel lieu presque seuls… On adore.

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Dans cette partie rénovée, des vendeurs sont installés dans les tours et tentent de vous vendre t-shirts, magnets et autres boules à neige à l’effigie de la muraille. Ce sont plutôt des bières et un paquet de chips qui attireront notre attention… 😉 La gentille vendeuse nous réalisera aussi quelques clichés de nous deux sur la muraille. Nous ne demandons jamais aux gens de nous prendre en photo, mais quand c’est eux qui proposent… Dois-je préciser qu’elle nous a proposé ses services de photographe AVANT que nous ayons acheté notre pitance ? Mais non, les deux n’ont bien évidemment aucun rapport 😉

Nous poursuivons notre chemin et arrivons alors sur une partie non rénovée, laissée en l’état depuis la dynastie Ming (1368-1644). Le mur n’a en effet pas résisté au temps… Mais elle est si belle cette muraille, travaillée par les décennies… Sur cette portion, nous ne croiserons pas d’autres randonneurs, nous aurons la muraille rien que pour nous. Et pour ne rien gâcher, un beau soleil et un temps clair nous accompagnent… Juste magique. Cette partie brute restera pour nous encore plus marquante que la section rénovée.

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Le lendemain, nous partons à l’assaut de la partie ouest de la muraille, appelée “Wohushan”, signifiant “colline du tigre tapi” en chinois. Nous partons un peu au hasard du GPS, cherchant une entrée sur la muraille. Notre GPS nous conduit tout droit vers une voie de chemin de fer qu’il s’agirait de traverser pour accéder au chemin de randonnée menant à la muraille. Pas si aventuriers que ça, nous rebroussons chemin et décidons d’avancer dans une zone qui ressemble à une entreprise. Au fond de la zone, 4 personnes, 4 oies et 2 chiens. L’ambiance est étonnante. Un des messieurs nous fait alors signe de prendre le chemin duquel nous venions. Il nous accompagne même jusqu’à la fameuse voie de chemin de fer, qu’il nous invite à traverser.

C’est ici que nous rencontrons 3 retraités chinois venus profiter, comme nous, de la muraille. Pas des retraités comme on l’entend, cheveux grisonnants et bâtons de marche en main. Non non, en Chine, la retraite est à 55 ans, donc ces retraités là sont autant en forme que nous ! Nous apprendrons plus tard que le plus vieux d’entre eux a 68 ans, alors que nous lui en aurions donné 55 ou 60 maximum. Bien conservés, les chinois ! 😉

Nous parcourons donc cette partie de la muraille tous ensemble, partageant également la pause déjeuner. C’est d’ailleurs ici que nous découvrons le signe permettant de dire à quelqu’un qu’il est temps de manger sans avoir besoin de parler, version chinoise. En France, nous regroupons nos doigts et les amenons vers la bouche. En Chine, l’index et le majeur sont tenus droits, et, mimant des baguettes, sont amenés frénétiquement à la bouche. Nous trouvons cela amusant. Et compréhensible !

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Nous avouons qu’il était rassurant d’être avec des chinois sur cette partie, tant la muraille est pentue et dangereuse à certains endroits. On se dit qu’au moins, si on doit appeler les secours, nous avons des interprètes tout trouvés !

Et puis, quoi de mieux que d’être avec des chinois pour être pris en photo tous les deux, ce que nous ne faisons que très rarement. Là, l’occasion est belle : à chaque point de vue, on s’arrête plusieurs minutes, pour que chacun ait sa photo.

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Cette partie de la muraille est impressionnante. Bien que n’ayant pas résisté aux caprices du temps qui passe, elle est belle, cette muraille. Elle monte et descend à flanc de collines, une pure merveille. Nous la parcourons donc, prenant conscience qu’elle est encore là aujourd’hui et qu’elle le sera peut-être moins demain…

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Notre virée sur la mythique muraille n’aurait pas été aussi belle sans notre rencontre avec les hôtes extraordinaires de l’hôtel dans lequel nous avons passé nos trois nuits sur place.

Les prénoms de ces deux frères sont la traduction chinoise de “Nord Sud Est Sud-Ouest” (quelque chose comme ça) et “Fort fort”. C’est en tout cas ce que le traducteur de nos téléphones mobiles nous a traduit lorsqu’ils nous ont expliqué la signification de leurs noms en chinois… 😉

Nous profiterons de leur bonne cuisine chaque soir. Des dumplings aux légumes et viandes si bien préparés, accompagnés du traditionnel bol de riz, nous nous régalons. Ils nous offrent également des cacahuètes grillés et autres petites découvertes délicieuses. Eux mangent également les mêmes plats, sur la table d’à côté.

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Nous passerons de très belles soirées à leurs côtés. En effet, après le dîner, nous les retrouvons systématiquement et de manière assez naturelle pour boire le thé. Et pas n’importe quel thé, du thé chinois bien sûr, préparé dans les règles de l’art, sous nos yeux. Après être “rincé”, le thé est servi dans de petites tasses, puis recouvert à nouveau d’eau chaude pour la prochaine tournée. Ils nous feront découvrir plusieurs thés et diverses préparations, tous plus bons les uns que les autres. Notre préféré reste celui dans lequel des fleurs séchées sont incorporées à la préparation, ainsi que du sucre glace sous forme de petits blocs qui ressemblent à des petits cailloux blancs transparents. Joseph qui n’aime pas trop le thé habituellement a adoré ceux-là, si bien préparés !

De belles soirées avec nos hôtes donc, également heureux de nous présenter leur papa.

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Après le thé et durant la journée également, nos hôtes se montrent particulièrement attentifs à notre bien-être. Ils nous offrent des fruits, des goûters, des masques pour le visage, etc. Ils nous prêtent également leur perche à selfie pour nos virées sur la muraille et nous impriment des photos souvenir de notre passage chez eux et sur la muraille. Lors de notre départ, ils nous offrent également plusieurs thés à découvrir. Des anges !

Nous apprécions également nos discussions avec eux. N’ayant aucune langue en commun, nous passons par une application mobile de traduction. A priori contraignant, ce système aura le mérite de nous faire entendre le chinois. Plutôt que de parler anglais, nous parlons chacun notre langue et arrivons quand même à nous comprendre, et ça a encore plus de saveur !

Le lieu où nous sommes accueillis est également sublime, décoré pour l’occasion des fêtes de fin d’année de dizaines de petites lumières qui nous font nous sentir si bien… Merci encore, Zhaojia Dayuan Guesthouse !

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On s’en rappellera de cette découverte de la mythique muraille…

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