La petite perle cachée de Jiuzhaigou

La petite perle cachée de Jiuzhaigou

Jiuzhaigou est un tout petit village dans la vallée de Jiuzhai qui a donné son nom au parc national. Après une journée de bus, nous descendons à la gare routière. Espérant pourvoir acheter notre ticket de retour directement. A 17h50 devant le guichet, les tickets ne se vendent pas ici nous fait-on comprendre… elles voulaient fermer la gare les guichetières… nous n’aurons donc pas nos billets aujourd’hui. Direction notre hôtel pour les cinq jours que nous passerons ici. 20 minutes de marche séparent la gare routière de notre destination, nous permettant de découvrir de plus près notre lieu de résidence pour les prochains jours. On découvre avec étonnement les dégâts laissés par le séisme qui a frappé la région il y a un peu plus de deux ans et demi. Le parc était jusque septembre 2019 encore fermé. Nous savions que le nombre des visiteurs était restreint et que le site n’était pas encore complément remis. On voit bien pourquoi. Des bâtiments sont encore en reconstruction, d’autres à l’abandon, laissés vides. Les travaux engagés semblent énormes pour remettre tout le village et le parc en état.

Nous trouvons notre petit hôtel à 5 minutes de l’entrée du parc. Idéal.

On le sait maintenant, les hôtels ici sont souvent un peu froids. Il faut toujours penser à lancer la clim, qui chauffe autant dehors que dedans, mais qui nous évite de grelotter sous la couchette. La chambre est assez grande bien qu’à la déco aussi désuète que la moquette au sol… Surprise du chef, la fenêtre s’ouvre sur un mur décoré d’un faux lierre. On adore notre chambre sans jour !

Il s’avère que l’ensemble de l’hôtel est inséré entre les autres établissements de la ville et que les chambres donnent toutes ou presque sur la façade de l’immeuble voisin. On ne s’est pas embêté avec les distances de retrait entre les constructions ici !

On fera avec, de toutes façons, nous sommes ici pour marcher dans ce magnifique parc. Pas pour dormir 😉  

Restant 4 jours complets sur place, nous débuterons la première journée dans le parc en milieu de matinée, histoire de se reposer un peu. Nous voilà à 10h devant le visitor center.

Les mesures restreignant le nombre de visiteurs passent par la mise en place d’un système de réservation en ligne uniquement. Comme d’habitude, celui-ci est exclusivement en chinois et doit être payé via wechat. Deux obstacles majeurs. Merci à la jeune responsable de notre hôtel qui à bien voulu remplir le formulaire de réservation et payer avec son compte en ligne. Nous pouvons retirer nos billets au guichet grâce à notre numéro de passeport.

L’accès au parc se fait uniquement en navette, nous imaginions encore pouvoir marcher, mais non, navette obligatoire. Le bus file jusqu’au point le plus éloigné de l’entrée, où nous pouvons enfin descendre nous dégourdir les jambes et admirer la vue !

Le Flower Lake nous fait face, le parc est magnifique. Entre sommets enneigés, cascades gelées et lacs cristallins, on en prend plein les mirettes. Nous sommes plutôt contents d’être arrivés au point le plus éloigné, nous disant que nous pouvons ainsi redescendre par les chemins qui suivent la rivière et relient les différents points d’intérêts. C’était sans compter sur les petits panneaux interdisant l’accès aux chemins pour cause de période de feux de forêts. Nous marchons donc de manière intensive sur les chemins ouverts, parfois en faisant des allers-retours pour faire durer le plaisir ! Ce petit désagrément ne nous empêche pas de voir tout ce qui fait la beauté de ce parc. Nous marchons à travers les cascades et sur les berges des lacs. Ils sont hauts ces sommets ! Le parc porte encore les séquelles du tremblement de terre, mais la nature à bien repris ses droits, et semble s’être à nouveau appropriée son environnement.

Jouant à saute-mouton avec les navettes, nous découvrons chaque recoins accessibles du parc, et descendons gentiment vers la sortie. Le parc n’est finalement pas si grand, surtout quand on ne peut pas marcher partout, ce qui nous laisse le temps de nous attarder où bon nous semble. Nous avons bien flâné aujourd’hui !

De retour au village, nous nous organisons un petit apéritif et rentrons retrouver notre petite chambre troglodyte. 

C’est le soir du nouvel an lunaire. Nous sommes les seuls résidents de l’hôtel. Nos hôtes ont dîné autour du poêle dans l’entrée. Les villageois ont lancé quelques feux d’artifices dans les rues à minuit. Puis le calme est vite revenu. Il ne reste que les emballages rouges en partie calcinés des pétards dans les rues le lendemain matin.

La journée du premier de l’an est ensoleillée et déserte. Encore plus déserte que la veille. Pourtant les quelques boutiques semblent ouvertes. Nous flânons sous le soleil dans les (la) rue, qui nous est réservée. Le midi, les chinois partagent un repas du nouvel an, on nous offre deux pizza surgelées qui nous font un grand plaisir. Les mêmes qu’à la maison.

Nous passons le reste de la journée au chaud, et nous couchons tôt après un repas dans le très bon petit restaurant jouxtant notre hôtel. Le lendemain, nous avons décidé de passer une seconde journée dans le parc.

Nous nous rendons à l’ouverture au guichet retirer les billets que nous avions acheté la veille avec l’aide de la responsable de l’hôtel sur internet. Nous faisons partie des premiers visiteurs et embarquons dans le premier bus qui se rend dans le parc. Connaissant les itinéraires, nous savons comment organiser notre journée. Sauf qu’aujourd’hui, en guise de prévention contre le virus qui s’étend en Chine, nous sommes un peu contrains par les navettes qui attendent qu’on remonte avant de quitter un point de vue pour le suivant. Nous qui voulions marcher… Nous comprenons cela lorsque nous remontons dans un bus, qui n’était apparemment pas le notre… On nous fait signe deux fois qu’il faut laisser notre place aux passagers du bus… Je termine la jonction entre deux points debout. Aujourd’hui il ne fallait apparemment ni changer de bus, ni de place dans celui-ci… Comme nous sommes les deux seuls étrangers du parc, cette info ne nous est pas vraiment parvenue… Nous faisons comme le premier jour, et resquillons un peu dans les bus qui passent pour rejoindre les points de vue qui nous intéressent et marcher sur quelques chemins encore ouverts. Aujourd’hui, il n’y a personne et il fait grand soleil dans le parc. Le pied.

Avec tous nos efforts pour prolonger le plaisir, nous nous retrouvons à la sortie vers 15h et marchons vers notre hôtel pour nous reposer au chaud.

Il faut admettre qu’en période normale, on doit pouvoir passer pas mal de temps à marcher dans le parc. En période hivernale avec les chemins fermés et les bus obligatoires, c’est tout de suite plus court… Ce n’est pas si grave, au moins on n’use pas trop nos chaussures ! En tous cas, le parc est merveilleux. Il vaut bien les presque 10 heures de bus pour s’y rendre.

En parlant de bus, nous avions demandé à l’hôtel en arrivant de s’occuper de notre bus de retour, la réservation à la gare routière ayant échoué à l’arrivée et les réservations en ligne étant suspendues pour le nouvel an ; la responsable devait nous réserver deux places le 27 pour rentrer le 28. Nous présentant à elle avec nos 600 yuan pour la rembourser, nous demandons des nouvelles de nos tickets. La réponse nous laisse pantois… “Bus ?!? No bus” dit-elle, pas inquiète le moins du monde. Nous nous imaginons pendant un quart de seconde bloqués ici. L’information est arrivée ce matin. Le district à supprimé les bus longue distance pour lutter contre le virus. Pas d’inquiétude, tout le village va bientôt fermer car le parc va lui aussi être fermé, donc un villageois pourra nous redescendre à Chengdu. Quelques coups de téléphone plus tard, la gentille patronne nous dit qu’une voiture peut nous redescendre pour 1000 yuan. C’est sans hésiter que nous acceptons.

Le trajet en voiture est beaucoup plus souple que celui du bus. Notre chauffeur respecte scrupuleusement les limitations de vitesse et ne double pas sans visibilité. Ils existent donc bien. On se dit que la conduite sportive est réservée aux chauffeurs de bus…

Les routes sont quand même des endroits ou de nombreux types de véhicules circulent, alors que certain ressemble plus à des charrettes… Quand on croise, pendant que l’autre file évite une voiture vide stationnée sur le bas coté dont les passagers sont allés déposer des offrandes au bouddha dans la grotte taillée dans la paroi du tunnel, parfois, on casse un rétroviseur… Nous voilà donc à l’arrêt, le temps de faire des photos de toute la voiture et d’attendre la police. Comme en Mongolie, il semblerait qu’ici aussi on doive attendre un policier pour un petit accrochage. Une petite demi-heure, beaucoup de klaxons et un triangle de sécurité plus tard, nous revoilà en route. La scène était assez surréaliste. Les chauffeurs ne se sont même pas insultés comme chez nous. Le tout se passe dans un calme relatif. Peut-être l’influence de ce lieu de culte atypique…

La suite du trajet se passe sans encombre jusqu’à notre auberge à Chengdu ou nous pouvons nous reposer et se pencher sur la suite de notre voyage.



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