Le géant taillé dans la roche

Le géant taillé dans la roche

Depuis Tongren, la ville dans laquelle nous sommes arrivés après avoir découvert Fanjing Shan, nous reprenons le train en direction de Leshan.

Deux trains se succèdent. Pour un des deux trajets, nous n’avions réussi qu’à obtenir des places debout, vendues lorsque les places assises ne sont plus disponibles sur le trajet désiré. Nous commençons donc le trajet debout, entre les toilettes et la porte de sortie du train, avec d’autres voyageurs qui, comme nous, n’ont pas réservé leur place assez tôt. Le nouvel an lunaire approchant, les places disponibles se faisaient rares. Au milieu du trajet, des voyageurs descendent. On peut alors profiter des places assises laissées libres.

Arrivés à Leshan, nous prenons le chemin de notre petit hôtel, après avoir attendu près d’une heure notre bus. Une gentille petite dame nous accueille, nous montre un plan de la ville qu’elle a cousu elle-même sur un bout de tissu, puis nous souhaite la bienvenue. Le tout en italien, son application de traduction étant visiblement bloqué dans cette langue, probablement depuis le passage des derniers étrangers en date dans son hôtel. La chambre est spacieuse, la salle de bain l’est tout autant. Et il fait froid, comme toujours, l’isolation n’étant pas vraiment leur fort. Mais on se sent bien ici.

Le lendemain matin, nous sautons du lit tôt pour aller découvrir la principale raison de notre venue ici : le bouddha géant. Et on a bien fait de se lever tôt, nous aurons tout le loisirs de nous promener autour du bouddha avant que la foule arrive en milieu de matinée.

Ce bouddha géant a été construit à même la paroi rocheuse, dans la falaise du mont Lingyun aux alentours de l’année 800, par, dit la légende, un moine bouddhiste qui voulait protéger les marins dans leur traversée du périlleux confluent des 3 rivières situé juste devant la falaise.

Et ça aurait fonctionné, puisque les eaux turbulentes que redoutaient les marins se calmèrent. Incroyable, hein ? C’est beau, la croyance…

Bon, en vrai c’est plutôt que comme ils ont mis toutes les immenses quantités de gravats extraits de la roche dans le fleuve, ça en a réduit les remous et a donc rendu les eaux propices à la navigation… Nous sommes toujours plus convaincus par les explications techniques à vrai dire.

Le Grand Bouddha de Leshan porte bien son nom. Avec ses 71 mètres de haut, ses 28 mètres de largeur d’épaules, ses 7 mètres de hauteur d’oreille et ses 8 mètres de longueur de majeur, il est immense.

On peut le regarder d’en haut et d’en bas. D’en haut, on aperçoit ses chignons enroulés en guise de coiffure. Ce qui n’est pas sans nous faire penser que bouddha était peut-être bien noir, comme le disent certaines théories… Mais le sujet est trop sensible ici, nous ne ferons donc qu’envisager cela dans nos petites têtes.

D’en bas, on se retrouve à hauteur de ses immenses orteils, c’est impressionnant.

L’érosion naturelle fait son travail, le bouddha vieillit d’année en année, malgré le système de drainage mis en place. Apparemment, la pollution de la région fait également son effet, noircissant son bout du nez…

Mais à l’heure actuelle il est toujours en bonne forme ce bouddha, alors on l’admire. Il est beau avec ses traces du temps qui passe.

Nous découvrons également, quelques mètres plus loin, le temple Lingyuen. Il est beau et possède de belles sculptures. On y découvre également les offrandes laissées à bouddha. Visiblement, ce dernier aime beaucoup les oreos, puisque des dizaines de paquets de ces gâteaux sont disposés sur les autels. Amusant.

Après un dernier coup d’oeil sur le bouddha, nous bravons le flot de touristes en sens inverse pour quitter les lieux. Le réveil tôt de ce matin était une vraie bonne idée…

La street food semble également être une des choses à découvrir à Leshan. Nous arpentons donc la rue remplie de petits restaurants et choisissons nos plats via photos, comme toujours. Mauvaise pioche pour cette fois, nous n’avons que très peu apprécié les nouilles baignant dans une espèce de pâte visqueuse. C’est la première fois en 6 semaines que nous sommes déçus d’un plat chinois, il fallait bien que ça arrive !

Nous avions prévu de rester trois nuits à Leshan, mais n’en passerons finalement que deux. En cause, notre destination suivante, pour laquelle les bus ne circulent finalement pas les 24 et 25 janvier, nouvel an lunaire oblige.

Nous passons donc la seconde journée sur place pour organiser la suite de notre périple : déplacer des réservations de chambres et surtout parvenir à réserver ce fameux bus, pour lequel nous devons passer par une agence car les ventes se font uniquement via Wechat, or nous ne pouvons nous en servir n’ayant pas de carte bleue chinoise (et, accessoirement, ne parlant pas un mot de chinois). L’obstination de Joseph finira par payer : nos places dans le bus sont réservés pour le lendemain ; il faut maintenant rejoindre Chengdu pour grimper dans ce bus le jour suivant.

Avant de partir, nous réalisons une nouvelle vidéo pour les enfants d’une école française avec qui nous sommes en contact pendant ce voyage. Ils nous posent leurs questions, on y répond 😊

En milieu d’après-midi, direction la gare de Leshan pour partir vers Chengdu. Armés de notre téléphone sur lequel nous avons écrit en gros “Chengdu 16h17”, nous arrivons au guichet. La guichetière regarde notre écran, fait une drôle de tête mais semble comprendre puisqu’en quelques secondes, nous avons nos billets en main.

Dans la gare, nous remarquons que beaucoup de voyageurs portent des masques, ce qui n’était pas le cas la veille. Nous en déduisons que des consignes de sécurité face au coronavirus ont été données par le gouvernement chinois.

Et en effet, à notre arrivée à Chengdu, la jeune fille de l’accueil de l’hôtel dans lequel nous passerons la nuit nous vise le front avec un appareil de mesure de la température corporelle, avant même de nous prendre nos passeports. Ça semble l’amuser, elle ne semble pas inquiète pour un sous.

Pour le diner, nous nous rendons dans un petit boui-boui comme nous aimons tant. Bonne pioche, le très gentil monsieur prend le temps de nous présenter ses différents plats et nous nous régalons !

Le lendemain, direction une des gares routière de Chengdu. Là c’est clair, le port du masque semble être obligatoire, tous les visages en sont affublés. Nous faisons donc de même, grâce à des masques offerts par les hôtes chez qui nous avions logés près de la muraille, gardés précieusement.

Le trajet de bus se déroule bien, pendant les 8h de temps nécessaires pour rejoindre le parc national dans lequel nous nous rendons.

Lors d’un stop technique sur le chemin, je décide de me rendre aux toilettes et suis donc un groupe de filles semblant connaître le chemin. Un yuan donné à madame-pipi et j’entre dans la pièce des toilettes pour femmes… avant de faire immédiatement un pas en arrière. A ce moment précis, je me rends compte que je vais vivre une expérience chinoise unique qu’il faut vivre au moins une fois en venant dans ce pays. Les toilettes (à la turque, comme la majorité des toilettes ici), situés les uns à côté des autres, ne sont séparés que par un mur d’un mètre de haut, sans porte à l’avant. Autrement dit, à peine entrée dans la pièce, j’aperçois une rangée de popotins, qu’il va falloir compléter avec le mien…

J’ai hésité. J’ai souri. Puis j’ai tenté l’expérience.



4 thoughts on “Le géant taillé dans la roche”

  • Je viens enfin de rattraper mon retard !
    Que d’émotions en vous lisant, les rencontres avec les locaux ou Jean Claude, le singe, les paysages, la nourriture, …
    Je suis persuadée que vous saisissez la chance que vous avez. Je n’avais jamais envisagé un voyage en Chine avant de lire le vôtre !

  • Dommage qu’il n’y ait pas de photos de la rangée de popotins ( avec les masques en prime )…
    Hi hi hi
    Toujours aussi belles vos photos
    Bisousss à vous 2
    Véro

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